Villa Majorelle
Cet après-midi nous sommes allés rendre visite à notre neveu Hugo. La rue de Laxou, où il demeure, proposant peu de parking, nous sommes allés nous garer derrière dans la rue des Goncourt. Dans le prolongement de cette rue se trouve la villa Majorelle, bâtiment emblématique de l'art nouveau de de sa plus fameuse école, celle de Nancy.
L'intérieur ne se visite que le week-end sur rendez-vous mais il est possible de faire le tour de la villa par son jardin. Les raisons qui me font aimer l'art nouveau sont nombreuses. D'abord j'adhère à 100% à l'idée que l'art n'est jamais aussi beau que quand il se met au service de la vie. Les artistes avec ce mouvement se mettent au service du particulier dans le cas présent Louis Majorelle qui voulait une villa aussi belle que possible. Avec un mouvement comme l'Art Nouveau, l'art est déboulonné de son piédestal qui le pousse vers un monde spéculatif qui le dénature. En quelque sorte un art que l'on sortirait de son encadrement aux enluminures désuètes pour le mettre au centre d'un autre cadre celui de notre vie.
Un Art Nouveau pour un nouveau siècle, le 20ème. On veut bien remettre le couvert pour notre 21ème siècle avec un mouvement architectural aux mêmes ambitions. L'Art Nouveau a visé juste en voulant fusionner l'art et l'habitat pour faire naitre un nouvel art de vivre au service des villes du 20ème siècle.
L'autre raison qui me fait aimer l'Art Nouveau c'est son inspiration. Enfin une architecture qui se décharge des poncifs d'une architecture qui s'inspire toujours de près ou de loin du temple de ses pilastres et de ses frontons. L'Art Nouveau repose lui délicatement sur les formes naturelles du monde organique qui nous entoure. Il ne spécule pas sur un lieu divin qui finit par écraser le vivant par des formes rectilignes qui semblent se raidir comme nous à l'idée superfétatoire d'un jugement dernier. L'Art Nouveau est divin sans l'aide de Dieu. Voilà pourquoi je l'aime. L'idée d'un paradis sur terre redevient par le verre, le bois, la pierre, le fer au travers de l'iconographie végétale. Ce mouvement parvient à sublimer la nature au sein même d'un habitat de citadin et nous permet d'aimer la nature sans nous renvoyer dans nos campagnes.
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