Le couvent de Sainte-Lucie-de-Tallano
C'est très beau, c'est audacieux, c'est moderne, c'est bien vu le coup de la double peau. On écorche la pierre de taille et on trouve une seconde peau de cuivre. On en parle dans toutes les revues spécialisées. Mais tout ça pour quoi ? On n'en sait rien. Mais quand on veut absolument faire de l'architecture au niveau des municipalités sans savoir pourquoi et bien on fait un ..... on fait un pôle culturel. C'est à dire un bâtiment qui s'auto justifie. On peut sourire du parallèle entre les deux bâtiments. D'un coté une boite vide qui croit en Dieu et de l'autre la même nef qui croit en la culture. Il faut donc une bonne dose de foi pour se convaincre qu'il fallait restaurer un tel bâtiment pour en faire un centre culturel de plus.
L'attrait du vieux semble ne pas avoir de limite au point d'en asservir notre propre élan contemporain.
Ce centre culturel est d'abord excentré, paumé dans la montagne et à l'écart du village. Quand à la culture il semble que le mot médiathèque semble à lui seul répondre à la question du programme pôle. Le projet qui semble achevé est toujours déclaré en chantier pour une raison évidente. Une fois construit ces centres coûtent une fortune en exploitation.
Sur le plan conceptuel ce projet est une aberration puisque le couvent Saint-François était un lieu reclus et autogéré qui par son emplacement, son organisation et son architecture est à l'opposé d'un lieu ouvert au public, multiculturel sans moyen pour être géré.
Peut-on en vouloir à l'architecte Amélia Tavella, je ne pense pas, elle a fait de son mieux et sa prouesse architecturale ainsi que la précision de son exécution sont louables. C'est bien ce programme à l'origine qui déraille en restaurant et augmentant le corps d'un bâtiment qui avait déjà perdu son âme. La culture n'est pas un culte et n'a pas besoin d 'église.
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