Sirat
L'intérêt de ce film réside dans la manière dont le cinéaste déconstruit le récit d'une manière générale. Ce film vous propose un chemin plutôt qu'une histoire. Cet exercice est dangereux car sans histoire la narration peux vite nous ennuyer. C'est par exemple le cas dans les biopics qui nous déroulent la vie de célébrités qui ne présentent aucun intérêt. Better man sur le vie Robbie Williams qui vient de sortir sur Canal+ est un très bon exemple de l'ennui d'une histoire vraie qui se répand sur 2h15. Parler du réel est un exercice difficile et se raccrocher aux faits réels peut faire un penchant tentant mais peu productif.
On produit une bande annonce d'un film sur le le combat des feux de forêts avec des vrais actes de bravoure, un peu comme on annonce des vrais morceaux de fruits dans les yaourts. Utiliser les faits réels pour mieux vendre de la fiction est une approche purement marketing qui n'a pas de sens ci ce n'est celui de vendre des places de cinéma.
Sirat est un film qui vous plonge et vous interroge sur le réel sans jamais vouloir recourir à l'histoire vraie. Pour dépeindre le vrai il faut abandonner toute idée d'histoire. C'est exactement ce que Sirat arrive à faire. Il y a dans le récit quelque chose de manichéen voire machiavélique. L'histoire a besoin d'un début et d'une fin, le réel non. Le récit est une fin qui justifie ses moyens. La réalité n'a pas ce problème.
Sirat se passe quelque part en Afrique du nord dans un monde qui a l'air d'être en guerre. Le casting est varié et reflète d'une certaine manière les conséquences de la guerre. On pense faire une traversée du désert avec toutes les connotations que cela implique et au bout du compte c'est le désert de la réalité qui nous traverse. Une très beau film sur le vrai sans histoire.
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