Le vrai Sarkozy c'est qui ?

Le coup du "vrai travail" il fallait quand même oser.
On sait bien que le cynisme c'est ce qui reste lorsque la morale faiblit. Et à deux semaines du grand soir tous les coups sont permis. Finis les ronds de jambes, les grandes réunions intersyndicales. Notre candidat aux abois a décidé de nous diviser une fois pour toute avec 2 défilés le 1er mai. Un pour les travailleurs de gauche qui ne travaillent pas assez et un pour les travailleurs de droite qui travaillent assez voire trop (puisqu'ils travaillent pour les autres). D'où cette idée de "vrai travail" pour ceux qui bossent dur sans se plaindre et le "travail moins vrai" limite glandeur, pour ceux qui travaillent en se plaignant.

Le paradis du capitalisme serait un monde sans syndicat, c'est bien ce dont rêve aussi notre futur ex Président. Et quoi de mieux que de faire un contre défilé le 1er mai pour marquer clairement sa haine envers l'ouvrier et l'employé rebelles. Les cyniques d'aujourd'hui dont fait parti notre cher Président parlent pour ne rien dire car selon ma définition  "ils ne pensent pas ce qu'ils disent et ils ne disent pas ce qu'ils pensent". Ainsi, si pour nous le mot travail veut dire travailler au moins 35 heures par semaine, pour Monsieur Sarkozy ce n'est pas ça. Le travail, le vrai, c'est travailler sans relâche et sans se plaindre.
On pourrait à juste titre demander à ce cher Monsieur Sarkozy si il n'y aurait pas d'autres mots dans son vocabulaire qui mériteraient le préfixe "vrai" pour que ce mot prenne tout son sens à ses yeux. Et puisqu'il est le Président de notre République, on serait même tenter de lui demander la différence entre un français et un vrai français. Je ne préfère pas entendre ce qu'il aurait à dire.

Ce recours à la "vérité vrai" à 13 jours du deuxième tour est tout bonnement insupportable. Cela ne trahit en fait qu'une chose, c'est que pendant tout son mandat notre Président a parlé pour ne rien dire avec des mots qui ne sont pas les vrais mots avec lesquels il pense.
Mais Monsieur le Président, dans l'Europe fédérale austère dans laquelle vous souhaitez engager la France pour votre prochain quinquennat, le "vrai Président" de la République française ce ne sera plus vous, mais votre marionnette dont Madame Merkel sait si bien tirer les fils. Finalement le vrai Sarkozy est un guignol.