Comme une boule de flipper
Faire surgir un musée ultra moderne sur l'ancienne fosse N° 9 de la ville de Lens doit être d'abord vu comme un hommage. Lens est l'archétype de l'ancienne ville minière qui n'a rien pour plaire. Ainsi ériger ce projet de 120 millions (certains disent même 200 millions) est un merci que la nation adresse à cette ville et aux veuves de mineurs dont 3 se sont mobilisées (les mamies du Louvre) pour convaincre le Ministère de la culture de s'implanter sur les décombres des mines de charbon de Lens.
Sur le plan architectural, on peut se réjouir de voir un musée bâti sur un étage, profitant ainsi au maximum de l'espace bon marché qu'offre la décentralisation du Louvre. La grande galerie est une salle sans fenêtre profitant exclusivement d'une lumière zénitale. Enfin un musée qui ne cherche pas à tout prix le geste architectural et qui se concentre sur les besoins de la muséographie. A première vue on aurait envie d'applaudir des 2 mains pour la réalisation minimaliste et fonctionnelle de cette antenne du Louvre réalisé par le cabinet japonais Sanaa mais malheureusement un musée aujourd'hui est plus qu'une enfilade de salles et de galeries aussi belles soient-elles !
Le premier truc vraiment exaspérant quand vous rentrez dans un batiment construit après le 11 septembre 2001 c'est de tomber dès que vous poussez la porte sur cette horrible machine à rayon X qui semble avoir été rajoutée à la va vite la veille de l'inauguration. Quand va t-on enfin avoir un architecte qui va se préoccuper sérieusement de ce problème et faire en sorte que l'on puisse s'introduire en toute sécurité dans un batiment sans buter sur ces éternelles cordons et ces machines ultra-sinistres quand on pénètre dans un hall d'entrée ? Une fois passé sous le portique aucune signalétique, les caisses sont à peine visibles derrière un comptoir qui ondule, comme pour s'excuser de sa fonctionnalité plus que douteuse. Ce hall d'entrée n'a vraiment rien pour lui. Il s'agit d'un grand carré vide dans lequel on a remis des pièces rondes. Si sur un plan cette architecture peut avoir le graphisme séduisant d'une tranche de gruyère, dans notre réalité de visiteurs nous nous trouvons aussi déboussolé qu'une boule de flipper allant d'un champignon à l'autre en se demandant par où il faut sortir. Pour ceux qui sont familiers du changement de RER aux Halles, on se rend assez vite compte que cette architecture en flipper ça ne marche pas et qu'on se raccroche aux petits panneaux bleus. Le métier d'architecte reste un métier aux budgets et aux égos démesurés et quand on ne s'intéresse qu'à soit on apprend rarement des erreurs des autres.
Le musée de Lens est à 20 minutes à pied de la gare en vous éloignant du centre ville, il n'y a donc pas grand chose aux alentours. On peut donc s'attendre dans un bâtiment de cette envergure à pouvoir passer un bon moment qui alterne visite et restauration. Et là il faut reconnaitre que le Louvre de Lens est passé complétement à côté de la plaque. Le Louvre de Lens dans son minimalisme exacerbé semble oublier un détail de taille, c'est que le seul art qui vaille est l'art de vivre et que les autres disciplines artistiques sont à son service. Or ce musée dont l'exposition temporaire est justement sur le temps, semble nier ce qui importe le plus à l'humanité : le bon temps. Celui que l'on peut prendre après une visite éreintante en prenant un thé/pâtisserie en dissertant sur la révolution française, ou la poitrine généreuse de Lens fabriqué par les mineurs à l'aide d'une paire de terril. Le restaurant ne ressemble à rien (des tables et des chaises de cantine dans le hall) et se limite pour la cuisine à un comptoir de salle d'attente d'aéroport. C'est triste à mourir sans même parler de l'affligeant aquarium à pique nique, vraiment non. Mais enfin qui va faire un aller retour à Lens sans programmer de déjeuner sur place. On se réveille un peu messieurs les architectes. Oui , oui on sait dessiner des cuisines et des salles frigorifiques, c'est pas très glamour, et ça ne vous fait pas un book. Alors on botte lâchement en touche et tant pis pour les visiteurs. Je sais de quoi je parle, l'architecte de Seven n'a jamais été foutu de nous dessiner la moindre cuisine. Alors ils se concentrent à produire des ronds et des carrés là où il faudrait aussi penser au bon temps. Bref heureusement que sur le chemin du retour nous sommes tombé un un Mac Do en face du stade pour se faire un maxi menu pour se requinquer fasse à l’ascétisme maladif de ces architectes qui ne savent pas vivre
Sur le plan architectural, on peut se réjouir de voir un musée bâti sur un étage, profitant ainsi au maximum de l'espace bon marché qu'offre la décentralisation du Louvre. La grande galerie est une salle sans fenêtre profitant exclusivement d'une lumière zénitale. Enfin un musée qui ne cherche pas à tout prix le geste architectural et qui se concentre sur les besoins de la muséographie. A première vue on aurait envie d'applaudir des 2 mains pour la réalisation minimaliste et fonctionnelle de cette antenne du Louvre réalisé par le cabinet japonais Sanaa mais malheureusement un musée aujourd'hui est plus qu'une enfilade de salles et de galeries aussi belles soient-elles !
Le premier truc vraiment exaspérant quand vous rentrez dans un batiment construit après le 11 septembre 2001 c'est de tomber dès que vous poussez la porte sur cette horrible machine à rayon X qui semble avoir été rajoutée à la va vite la veille de l'inauguration. Quand va t-on enfin avoir un architecte qui va se préoccuper sérieusement de ce problème et faire en sorte que l'on puisse s'introduire en toute sécurité dans un batiment sans buter sur ces éternelles cordons et ces machines ultra-sinistres quand on pénètre dans un hall d'entrée ? Une fois passé sous le portique aucune signalétique, les caisses sont à peine visibles derrière un comptoir qui ondule, comme pour s'excuser de sa fonctionnalité plus que douteuse. Ce hall d'entrée n'a vraiment rien pour lui. Il s'agit d'un grand carré vide dans lequel on a remis des pièces rondes. Si sur un plan cette architecture peut avoir le graphisme séduisant d'une tranche de gruyère, dans notre réalité de visiteurs nous nous trouvons aussi déboussolé qu'une boule de flipper allant d'un champignon à l'autre en se demandant par où il faut sortir. Pour ceux qui sont familiers du changement de RER aux Halles, on se rend assez vite compte que cette architecture en flipper ça ne marche pas et qu'on se raccroche aux petits panneaux bleus. Le métier d'architecte reste un métier aux budgets et aux égos démesurés et quand on ne s'intéresse qu'à soit on apprend rarement des erreurs des autres.
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