The shard



Impossible de visiter Londres sans remarquer ce nouvel intrus dans le panorama de la capitale. Son nom officiel la "London bridge tower" mais étant donner son allure, les londoniens ont vite fait de la renommer "the shard" que l'on peut traduire par éclat, tesson, esquille. Impossible aujourd'hui de visiter la tour de Londres sans voir surgir derrière une des dernières méga tours de la City ou de la rive sud de Londres dans le cas du shard. Ce qui n'a pas manqué de déclencher le courroux de certains, mais le pragmatisme évident des anglais arrive toujours à accommoder passé et présent à leur sauce. Cette tour a donc pu surgir du quartier en reconversion de London bridge, grâce au financement quasi exclusif du Qatar, oui encore eux.
Développer une tour de cette taille reste une gageure car les surfaces de bureaux ne peuvent pas être prévendues et l'immeuble doit être bâti en une seule fois. On peut noter tout de même que l'immeuble a été raccourci de 100m à seulement 300 et quelques mètres pour limiter son impact visuel dans la capitale (je vous ai bien dit que l'anglais est pragmatique). Cet immeuble est un ensemble mixte de bureaux sur les premiers étages, d'un hôtel au milieu, et d'appartement sur le haut, ce qui a vite conduit à appeler ce type de projet du titre pompeux voire ridicule de ville verticale. Qui a envie de passer sa vie dans un ascenseur à part quelques émirs calfeutrés au milieu de leur désert ? Le plus pathétique c'est qu'un architecte comme Renzo Piano les conforte dans cette idée mégalomaniaque. Sans parler des appartements au sommet de la tour qui sont commercialisés dans la modique fourchette de 30 à 50 millions de livres sterling.
Pour ma part je n'ai rien contre les grandes tours, au contraire, mais aujourd'hui elles sont construites à mauvaise escient . Les tours de bureaux surchargent le centre ville de bureaux et conduit les habitants à faire de longs trajets dans le coeur de la ville pour travailler. La plupart des tours d'aujourd'hui sont arrogantes se dressant comme un signe de pouvoir du capitalisme qui semblent défier les cités qui les hébergent. Ce dont nous avons besoin se sont des tours de logements modernes qui permettent de reconcentrer l'habitat au coeur des villes. Les immeubles de bureaux n'ont pas d'avenir dans un monde où les usines du tertiaire vont exploser en éclat avec le télétravail. Signe des temps il semble que malgré leur coût exorbitant les appartements vont être vendus, alors que les bureaux ne trouvent aucun acquéreur. Longue vie à la ville horizontale et à l'habitation verticale.


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