Captain America
L’histoire d’un
bouclier
Captain America est le héros patriotique par excellence.
Créé au début de la deuxième guerre mondiale, il vient marcher sur les brisées d’un autre
super héros de la même trempe, appelé Le Shield. Pour éviter tout plagia les créateurs
de Captain America change dès le deuxième numéro la forme de son bouclier trop
proche de celle du Shield pour un bouclier rond.
Les Etats-Unis jouissent toujours d’un statut très particulier
dans la géopolitique mondiale ; puisqu’elle est l’une des rare nation à
faire la guerre sans en souffrir les conséquence sur son propre territoire .
Attaquer sans être menacé sur son propre territoire voilà toute la symbolique
que porte le bouclier quelque peu encombrant de Captain America.
Du sérum au surhomme
Les super héros ont des pouvoirs, Captain America semble
plutôt lui être un surhomme réussi. Grâce au sérum qu’on lui injecte ses
capacités physiques et mentales sont accrues sans jamais lui donner pour autant
de pouvoirs extraordinaires. Captain America est un homme dont les qualités sont
décuplées, il court plus vite, sont record personnel étant un miles en 73sec,
il peut sauter sans parachute grâce à la résistance de sa morphologie, il se
souvient de tout, il ne tombe pas malade, et guérit très vite de ses blessures.
Steve Rogers réformé pour rachitisme a été choisi uniquement pour sa loyauté et
son courage, qualité sans doute impossible à maitriser par le sérum. Pour le
reste le sérum fait de lui un
homme idéal, qui de plus semble ne quasiment pas vieillir. Puisque l’armée
n’hésite pas, au front, à doper ses soldats, Captain America représente finalement
l’archétype du super soldat. La guerre n'est que la dégénérescence du sport, tous les dopages sont donc permis
Mais ce sérum, comme toute innovation finira bien par
rejaillir dans la vie civile qui veut elle aussi gagner à tout prix. On se doute qu’il y aura bien quelques
millionnaires pour s’arracher ce genre de piqûre qui ne restera pas
éternellement secret défense. Bref ni monstre ni mutant, Captain America c’est
l’homme que l’on voudrait tous être. Qui se réveille le matin sans avoir mal
aux dos, et qui peut rapporter 4 packs d’Evian à la maison sans transpirer. Ce héros nous ouvre une voie vers
l’amélioration du corps humain sans mutation avec une sorte de corps ++. Moi je casse la tirelire et
je me fais piquer dès demain.
Super soldat de la
vie privée
Captain America c’est aussi l’histoire d’un patriote congelé
qui se réveille sans une ride au beau milieu des années 60 après avoir éviter qu’un missile ne vienne menacer les
Etats-Unis à la fin de la seconde guerre mondiale. Si la guerre froide est bien
sûr de rigueur pendant cette période, on se doute bien qu’avec son accoutrement
super voyant et son bouclier médiéval, il ne risque pas de faire une agent
secret très performant.
En temps de paix (qui doit sans doute être chaude), le soldat aux couleurs
de l’Amérique se transforme faute de combattant en super citoyen. Le bouclier
du Captain ne symbolise plus une défense contre les agresseurs extérieurs, mais
la protection de la vie privée des citoyens américains, face une administration
inquisitrice, prête à voir des sorcières communistes au coin de chaque bloc. Il
est amusant de constater que le bouclier de Captain America est fait en
vibranium. Un métal spécial qui permet de se protéger des ondes. L’idée à
l’époque était de se protéger des ondes électromagnétiques, phénomène lié à
l’explosion de bombe H ou nucléaire et qui met hors d’usage la plupart des
appareils électroniques.
Mais aujourd'hui le bouclier en Vibranium de notre super patriote s’invite au cœur
d’un débat très contemporain : celui de la guerre et de l’espionnage électronique,
de ses moyens d’écoute qui piétinent allégrement notre droit à la vie privée au
nom bien sûr de la sécurité nationale qui a toujours bon dos. Le capitaine et son
bouclier nous renvoient donc l’image d’un citoyen dont le confort corporel est
sans cesse accru mais qui va avoir besoin de plus en plus d’user de son
bouclier pour repousser les atteintes à notre vie privée transpercée de toute
part par l’avènement de l’électronique personnelle. Ainsi en refusant de se
conformer au recensement des super héros par l’administration américaine,
Captain America se met clairement du côté du citoyen américain et en opposition avec l’administration
américaine qui veut en savoir toujours plus, et qui en dit toujours moins. Finalement
en y regardant à deux fois, en défenseur de nos libertés individuelles, il n’est
pas si ringard que ça ce Capitaine.
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