Mais qu'est ce qu'on a fait au bon dieu ?
Voilà quelques jours que je voulais écrire, sur le film qui fait le titre de mon article. Et me voilà soudainement rattrapée par l'actualité qui nous plonge " pour de vrai " dans ce choc fatal qui oppose toute forme de religion au rire.
Le film dit tout haut ce que l'on pense tout bas, à l'instar d'une presse satirique ce film nomme, là où l'on sous entend, il dit, là où on médit. Ce film nous emmène sur le chemin dangereux de la vérité où le rire est le seul bouclier qui nous protège du ridicule d'être nu. Le film profère en permanence des insultes ou des amalgames. Ces fameux "amalgames" que tout le monde aujourd'hui en cette période trouble, nous exhorte de contourner. Les chinois sont tous des Jackie Chan, forts en karaté, le futur beau père père sénégalais est au choix Amin Dada ou Bocassa , les juifs sont des dentistes ou des Popeck et les arabes des barbus et tortionnaires vu le temps qu'ils mettent à couper le prépuce de leur progéniture. Ce qui frappe dans ce film c'est que le politically correct vole en éclat au profit d'un conflit permanent qui consiste à balancer un max sur " les autres" jusqu'à l'ultime vexation qui vous met hors jeux.
Face au non dit global, la France semble avoir développé un sport national qui consiste à tout dire, le vainqueur étant celui qui arrive le moins à se vexer. Sport extrême et extrêmement salutaire qui consiste à tester la résistance de son moi, jusqu'à la vexation ultime qui sonnera comme le fait si bien Brice de Nice par un rédhibitoire "cassé" qui est sans appel même à la cours du même nom.
Charlie Hebdo est un fusible un paratonnerre qui nous protège du politically correct. Il saute le jour où la tension entre ce que l'on pense ce que l'on dit atteint un différentiel insoutenable. La foudre s'est abattue sur la rédaction de ce petit journal pour nous protéger tous du black out global du jour où l'électricité entre les peuples ne passerait plus. Le but de Charlie Hebdo a toujours été d'attirer la foudre et ils ont réussi.
Au lieu de laisser la France s'enliser dans un policallly correct général qui ne nous ressemble pas ils ont préféré sacrifier leur vie au nom du rire. Chaque peuple rit à sa façon, on pourrait même se poser la question de savoir si ce qui fait un peuple n'est pas finalement ce qui nous fait rire. Rire des mêmes choses nous unis .
Le film au même titre que le drame de Charlie Hebdo nous emmène au cœur de cette question qui semble encore sans réponse,
Il suffit de se remémorer cette scène où les deux beaux pères sont en prison en cellule de dégrisement. Ils pourraient être seuls, ils ne le sont pas. Ivres et rapprochés par leur échanges ils rient de tout, entre eux. Mais dans la même cellule se trouve un autre homme aux allures extrémistes qu'ils stigmatisent comme un albinos et auquel ils dénient le droit de rire de leurs déboires. On se retrouve dans un huis clos dans une cellule où deux hommes peuvent rire de tout pendant que le troisième n'en à pas le droit. On sent l'ombre de Desproges planer sur nous avec sa sentencieuse maxime qui semble tout régler et qui ne règle rien "On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui ". Nous voilà bien avancé, le rire selon Desproges serait donc une impitoyable machine à exclure.
Il faut tordre le cou à cette idée. Desproges est un con comme un autre et ne peut régler la délicate question du rire par une formule qui nous conduit tout droit vers le cynisme. Desproges comme tous les grands cynique, nous fait rire non pas en nous rapprochant de la vérité mais en nous en éloignant.
Rien de tel chez Charlie Hebdo qui reste fondamentalement une bande de gamins foncièrement insoumis riant des règles et des rites. Charlie Hebdo c'est l'anticynique par nature grâce à son éternelle naïveté. Peu d'humoristes s'y risquent, car la frontière entre la naïveté et la niaiserie est mince. Voila sans doute pourquoi Charlie Hebdo reste avant tout une fronde d'enfants innocents face à un monde cynique, voilà pourquoi la simplicité du dessin remplace si souvent la sophistication des dire. Charlie sait que La vérité se dessine plus facilement qu'elle ne s'écrit.
La mort de de la rédaction de Charlie Hebdo jette un froid. Elle déchire le voile du cynisme pour laisser apparaitre l'innocence du rire intact face aux grimaces du pouvoir. La France retrouve tout d'un coup ses racines anti anglosaxonnes, pleinement franchouillardes et politically incorrect. Charlie Hebdo c'est du lourd, du beauf, de la femme à poil, c'est de la brève de comptoir qui s'éternise, c'est un certain j'manfoutisme qui s'autorise tout au nom d'une loi qui n'existe plus face à notre intuition d'homme. Ce parfum de poudre qui régnait hier midi dans dans une rédaction transformée en boucherie ne serait-il pas celui de l'anarchisme, seule voie de sortie dans une société d'adultes ridiculement cloisonnée.
Pourquoi s'accrocher à ses " je suis " quand on est que devenir ? Pourquoi tout le monde revendique aujourd'hui "être Charlie " alors qu'il est urgent de devenir autre chose. Ce " Je suis Charlie "aussi positif soit t-il sonne comme une appartenance de plus, au même titre que je suis juif ou je suis arabe ou français. Pourtant nous n'appartenons à personne ! Arrêtons de commencer nos phrases par "je suis" et tout ira mieux. On n'est pas Charlie, on le devient. Charlie Hebdo a voulu faire basculer à ses dépends une société qui n'arrive finalement plus à vivre ensemble en un monde qui pourrait rire ensemble. Un joli projet auquel j'adhère de toutes mes forces sans pour autant me sentir plus "Charlie" qu'un autre.
Le film dit tout haut ce que l'on pense tout bas, à l'instar d'une presse satirique ce film nomme, là où l'on sous entend, il dit, là où on médit. Ce film nous emmène sur le chemin dangereux de la vérité où le rire est le seul bouclier qui nous protège du ridicule d'être nu. Le film profère en permanence des insultes ou des amalgames. Ces fameux "amalgames" que tout le monde aujourd'hui en cette période trouble, nous exhorte de contourner. Les chinois sont tous des Jackie Chan, forts en karaté, le futur beau père père sénégalais est au choix Amin Dada ou Bocassa , les juifs sont des dentistes ou des Popeck et les arabes des barbus et tortionnaires vu le temps qu'ils mettent à couper le prépuce de leur progéniture. Ce qui frappe dans ce film c'est que le politically correct vole en éclat au profit d'un conflit permanent qui consiste à balancer un max sur " les autres" jusqu'à l'ultime vexation qui vous met hors jeux.
Face au non dit global, la France semble avoir développé un sport national qui consiste à tout dire, le vainqueur étant celui qui arrive le moins à se vexer. Sport extrême et extrêmement salutaire qui consiste à tester la résistance de son moi, jusqu'à la vexation ultime qui sonnera comme le fait si bien Brice de Nice par un rédhibitoire "cassé" qui est sans appel même à la cours du même nom.
Charlie Hebdo est un fusible un paratonnerre qui nous protège du politically correct. Il saute le jour où la tension entre ce que l'on pense ce que l'on dit atteint un différentiel insoutenable. La foudre s'est abattue sur la rédaction de ce petit journal pour nous protéger tous du black out global du jour où l'électricité entre les peuples ne passerait plus. Le but de Charlie Hebdo a toujours été d'attirer la foudre et ils ont réussi.
Au lieu de laisser la France s'enliser dans un policallly correct général qui ne nous ressemble pas ils ont préféré sacrifier leur vie au nom du rire. Chaque peuple rit à sa façon, on pourrait même se poser la question de savoir si ce qui fait un peuple n'est pas finalement ce qui nous fait rire. Rire des mêmes choses nous unis .
Le film au même titre que le drame de Charlie Hebdo nous emmène au cœur de cette question qui semble encore sans réponse,
Il suffit de se remémorer cette scène où les deux beaux pères sont en prison en cellule de dégrisement. Ils pourraient être seuls, ils ne le sont pas. Ivres et rapprochés par leur échanges ils rient de tout, entre eux. Mais dans la même cellule se trouve un autre homme aux allures extrémistes qu'ils stigmatisent comme un albinos et auquel ils dénient le droit de rire de leurs déboires. On se retrouve dans un huis clos dans une cellule où deux hommes peuvent rire de tout pendant que le troisième n'en à pas le droit. On sent l'ombre de Desproges planer sur nous avec sa sentencieuse maxime qui semble tout régler et qui ne règle rien "On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui ". Nous voilà bien avancé, le rire selon Desproges serait donc une impitoyable machine à exclure.
Il faut tordre le cou à cette idée. Desproges est un con comme un autre et ne peut régler la délicate question du rire par une formule qui nous conduit tout droit vers le cynisme. Desproges comme tous les grands cynique, nous fait rire non pas en nous rapprochant de la vérité mais en nous en éloignant.
Rien de tel chez Charlie Hebdo qui reste fondamentalement une bande de gamins foncièrement insoumis riant des règles et des rites. Charlie Hebdo c'est l'anticynique par nature grâce à son éternelle naïveté. Peu d'humoristes s'y risquent, car la frontière entre la naïveté et la niaiserie est mince. Voila sans doute pourquoi Charlie Hebdo reste avant tout une fronde d'enfants innocents face à un monde cynique, voilà pourquoi la simplicité du dessin remplace si souvent la sophistication des dire. Charlie sait que La vérité se dessine plus facilement qu'elle ne s'écrit.
La mort de de la rédaction de Charlie Hebdo jette un froid. Elle déchire le voile du cynisme pour laisser apparaitre l'innocence du rire intact face aux grimaces du pouvoir. La France retrouve tout d'un coup ses racines anti anglosaxonnes, pleinement franchouillardes et politically incorrect. Charlie Hebdo c'est du lourd, du beauf, de la femme à poil, c'est de la brève de comptoir qui s'éternise, c'est un certain j'manfoutisme qui s'autorise tout au nom d'une loi qui n'existe plus face à notre intuition d'homme. Ce parfum de poudre qui régnait hier midi dans dans une rédaction transformée en boucherie ne serait-il pas celui de l'anarchisme, seule voie de sortie dans une société d'adultes ridiculement cloisonnée.
Pourquoi s'accrocher à ses " je suis " quand on est que devenir ? Pourquoi tout le monde revendique aujourd'hui "être Charlie " alors qu'il est urgent de devenir autre chose. Ce " Je suis Charlie "aussi positif soit t-il sonne comme une appartenance de plus, au même titre que je suis juif ou je suis arabe ou français. Pourtant nous n'appartenons à personne ! Arrêtons de commencer nos phrases par "je suis" et tout ira mieux. On n'est pas Charlie, on le devient. Charlie Hebdo a voulu faire basculer à ses dépends une société qui n'arrive finalement plus à vivre ensemble en un monde qui pourrait rire ensemble. Un joli projet auquel j'adhère de toutes mes forces sans pour autant me sentir plus "Charlie" qu'un autre.
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