Gagner la primaire
Le deuxième volet de la trilogie de conférence qui se tient à la roquette pour les adhérents du 11ème est dédié à l'éducation. Vaste sujet, sur lequel Laurent Bigorgne de l'institut Montaigne est venu nous donner son point de vue. L'approche d'En Marche! telle que je l'ai comprise hier semble plein de bon sens sur se sujet. A savoir qu'il faut commencer par le commencement et donner toutes leurs chances aux élèves du primaire en agissant dès 2017.
Comment demander à nos élèves d'avoir de bons résultats quand notre éducation nationale ne cesse de décrocher des bonnets d'ânes dans les enquêtes réalisées régulièrement par l'OCDE. Les petits français sont nuls en maths ce qui ne va sûrement pas aider à faire de la France un champion du numérique. De plus 1/5 des élèves quitte le primaire sans savoir lire ou écrire.
Bon alors on peut parler des heures de rythmes scolaires, de l'apprentissage, de la réforme du bac, etc. mais il faut quand même à un moment, donner des priorités à notre éducation et le primaire en est une. Tant que ce problème n'est pas réglé et que l'école en France n'arrive pas à décoller du fond du classement de l'OCDE ce n'est pas la peine de parler d'autre chose, car la faiblesse du primaire fait ensuite dysfonctionner tout le reste de la chaine d'apprentissage en plus d'être source de grande inégalité.
La France est honteusement victime d'une forte corrélation entre la réussite scolaire et la classe sociale. Sous estimer l'importance de la logique et des mathématiques en primaire empêche l'émancipation des moins favorisés, puisque les maths est la discipline ou les enfants en bas de l'échelle se débrouillent relativement le mieux. Notre école est de moins en moins républicaine.
Alors que faire ? Il faut accepter que l'équité ne va pas toujours de pair avec l'égalité et dépenser plus de moyen dans les établissements scolaires moins favorisés en dédoublant les classes de CP, pour que le primaire ne soit plus une passoire pour les illettrés et un nid de cancres en maths. Il faut que notre éducation nationale se regarde un peu moins le nombril et un peu plus son propre carnet de notes vis à vis des autres grands pays industrialisés. Le programme PISA évalue tous les 3 ans les compétences dans une grande partie du monde des jeunes de 15 ans. Donnons-nous les moyens à 3 ans (1 pisa) à 6 ans (2 pisas) de nous améliorer. Focalisons nous moins sur la standardisation des moyens éducatifs qui doivent être en fait beaucoup plus variés selon les situations et plus sur les résultats. Donnons nous un cap pour remonter dans la première moitié des pays industrialisés. Mettons le paquet sur le primaire dans le prochain quinquennat au lieu de saupoudrer nos moyens avec une énième réforme scolaire globale. Gagnons la bataille du primaire avant de vouloir remporter la guerre de l'excellence à l'école. Offrir une éducation moins bonne que celle de nos proches voisins va conduire inévitablement à la délocalisation des emplois hors de nos frontières. Les usines de demain seront robotisées et implantées dans des pays où ceux qui les piloteront doivent avoir la tête bien faite.
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