Milady (Les Trois Mousquetaires Partie 2)
On se réjouissait de voir la suite du premier opus des Trois Mousquetaires dont la narration et la distribution nous avaient réconciliés avec le genre "cape et d'épée". Malheureusement on s'ennuie lors de ce deuxième volet pourtant plus court que le premier. Il faut quand même reconnaitre que le tournage nous permet de redécouvrir l'incroyable patrimoine de la France toujours debout pour jouer les toiles de fond dans ce 2ème opus et on réalise à quel point on a la chance de vivre dans un pays où l'on peut tourner une histoire qui remonte à plus de 3 siècles dans des décors quasi naturels (les remparts de Saint-Malo pour La Rochelle du 17ème et le Fort La Latte pour le Fort Royal).
Mais les 4 mousquetaires peinent à nous faire vivre une aventure où l'on arriverait à sympathiser. Suis-je cette Milady fourbe et indépendante qui refuse la main sécurisante de d'Artagnan dans une marche en forêt ? Suis-je d'Artagnan qui relègue les impératifs de guerre derrière l'abime de la passion ? Suis-je Athos qui doit choisir entre l'amour de son enfant et celui la nation ? Suis-je Porthos amoureux de la chair et de la sensualité qu'elle nous procure sans discernement ? Ou comme cet Aramis désabusé qui contemple au 2ème degré un monde qu'il voudrait saisir ?
Il y a trop peu de temps et trop de personnes pour permettre à quiconque de rentrer dans la subjectivité d'un de ces personnages. L'humour et un certain détachement qui avait permis à la première édition de contourner ces écueils sont malheureusement absents de la deuxième partie. Les anglais ne sont pas assez méchants. On finit presque par sympathiser avec les protestants de La Rochelle et seul le traitre Gaston, interprété par Julien Frisson, sauve finalement ce récit qui peine à désigner le mal.
La photographie est un peu plus lumineuse que le premier volet (moins marron) tant mieux, l'action est là, mais l'incarnation est le grand absent de cet opus où la multitude des gagnants nous fait perdre l'intérêt de l'enjeu.
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