Un peu de poésie




ZAP

De ton Z tu nous écartes
De ton A tu nous abats
De ton P tu nous pourris

Je te zappe tu me zappes,
D’un doigt, d’un regard
Je me dissous

Tu me zappes, je te zappe
D’un pouce
D’un clic
L’amour s’écrit avec un i
Comme dans Iphone

Si j’aime tout
Je n’aime plus rien
J’aime donc ce que je n’ai pas
Pour que mon nihilisme masqué
devienne ambition avouée

Voilà bien ce qui nous menace
Le bien conforte le mal
En prétendant à tord
Qu’un bon rien vaut mieux que deux tout

Nous sommes artificiels
Le monde perpétuel nous est étranger
Nous ne pouvons pas nous zapper
Sans nous disloquer
Notre univers bascule dans un monde aristo-numérique, 
Où le privilège redevient la règle et le gratuit l’ennui

ZAP en trois lettres ta syllabe aiguisée nous harcelle
Et tranchera nos dernières attaches avec le naturel

Adieu monde gratuit !


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E N V I E

Au cœur du monde réside un esprit
Dont l’unique envie est d’être en vie

Dans le cœur de l’homme se tient la promesse
D’une vie qui vaut mieux que quelques messes

Le sérieux est un pieu qui nous transperce
Et laisse la joie sans voix dernière la herse
D’un passé qui ne nous ressemble pas

Nous sommes l’alpha et l’oméga
Et pourtant à chaque fois
L’ombre de notre être semble menacer l’essence
De ce que nous voulons devenir.

J’aime le goût des choses
Mais l’idée que j’en ai vaut bien mieux
Que le parfum d’une rose
Sommes nous entrain de bâtir pour l’avenir
Ce que le divin Platon voyait préexister
Un monde d’idées 
où l’idée d’être un homme
Aura enfin un sens.

Ce monde aura enfin trouvé en nous
Une autre envie que celle de l’être.

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