Karchitecture
La journée démarre par une matinée karcher, une de mes grandes spécialités. L'engin est fourni par mon beau frère Claude. Il me présente un nouvel accessoire qui doit me permettre de mieux nettoyer les dalles. Je suis très impressionnée, mais l'essai n'est pas du tout concluant, car les dalles sont hyper emmoussées (couvertes de mousse). Je reviens donc à mon jet de base que je connais bien, le crayonnage rotatif, pour m'attaquer au travail. Impossible de tout faire dans la matinée. Après ma séance de décoloriage, nous avons prévu une virée à Metz pour visiter le Musée Pompidou d'art contemporain filiale du musée Beaubourg de Paris, que nous n'avions pas revisiter depuis son ouverture.
Le musée n'a pas trop changé, les environs oui. Centre commercial, Palais des congrès, les abords du musée sont maintenant aménagés avec des bâtiments flambants neufs. Après 5 années d'exploitation, on pouvait s'attendre à une administration rodée pour nous accueillir. Et bien non. Une fois de plus on a l'impression que les grands projets architecturaux, sont tous victimes du même travers qui consiste à dépenser plus que que le budget initial ce qui conduit non seulement à des problèmes de financement, mais aussi inévitablement à la compression des coûts d'aménagement intérieur qui sont toujours engagés après que le gros oeuvre ait raflé la majorité du magot. L'architecture de ce musée est l'empilement hélicoïdale de trois boites à chaussures recouvert d'un chapeau chinois. Les 3 boites offrent sur 3 étages 3 salles d'expositions aveugles et au volume basique, le reste est une multitude d'espaces résultant de l'entrecroisement des boites et du chapeau qui sont au choix : inexploité ou inexploitable. C'est le monde à l'envers. Le musée devient œuvre d'art et l'art devient la caution morale de ce bâtiment qui sinon n'aurait jamais vu le jour.
On rentre par une porte à 4 battants qui sert aussi de sortie et pour faciliter la circulation, des feuilles de papier A4 sont collées sur le porte avec au choix le mot "Entrée" avec une jolie typo Times ou un panneau "Sens interdit" pris dans la bibliothèque d'image de power point. Ca commence bien.
Je découvre ensuite une billetterie en carton qui ne parvient pas à faire rentrer les 5 personnes qui sont devant moi en moins de 20 minutes. La conjonction de la restriction de personnel et de son manque de souplesse (quand on accueille on ne peut pas faire de billet et réciproquement), d'un logiciel informatique inadapté qui doit rendre l'âme face à la multitude d'offres, de package et de passes-droits que le musée a du créer à tour de bras pour essayer de sauver les meubles face une audience en dégringolade depuis son ouverture, ont fait le reste.
Votre première impression artistique en passant les portes de ce musée est donc cette femme ultra stressée entourée de classeurs, de formulaires et d'imprimantes, qui essaye de vous faire payer.
Le musée ne propose que des expo temporaires. "Peindre la nuit" sur 2 niveaux, pas mal mais assez convenu, avec des œuvres somme toute assez traditionnelles pour un musée de la stature de Beaubourg. Sans doute un choix pour s'adapter la clientèle des alentours plutôt conservatrice.
La bonne surprise c'est l'exposition du travail de l'artiste Lee Ufan dont le but est de produire des œuvres qui laissent de la place. Ce n'est pas parce que j'ai une grande toile blanche qu'en tant qu'artiste je me dois de la peindre complètement. L'artiste n'est pas une colonisateur, l'art n'est pas une idéologie. Lee Ufan par son travail laisse de place pour les autres. Cela donne des œuvres humbles et séduisantes dans lesquelles on a envie de se glisser.
Un dernier passage par une sculpture monumentale en coton complètement écrasée par l'espace bien trop grand et bien trop bavard imaginé par un architecte qui à force d'en faire trop dévalorise les efforts de l'artiste, au lieu de se concentrer sur les besoins de ses véritables clients, les visiteurs. Les concours d'architecture auraient besoin d'un bon coup de karcher pour penser d'avantage l'espace public en terme de flux et moins en terme de volumes.
L'architecture mérite d'être plus qu'un art plastique.
Le musée n'a pas trop changé, les environs oui. Centre commercial, Palais des congrès, les abords du musée sont maintenant aménagés avec des bâtiments flambants neufs. Après 5 années d'exploitation, on pouvait s'attendre à une administration rodée pour nous accueillir. Et bien non. Une fois de plus on a l'impression que les grands projets architecturaux, sont tous victimes du même travers qui consiste à dépenser plus que que le budget initial ce qui conduit non seulement à des problèmes de financement, mais aussi inévitablement à la compression des coûts d'aménagement intérieur qui sont toujours engagés après que le gros oeuvre ait raflé la majorité du magot. L'architecture de ce musée est l'empilement hélicoïdale de trois boites à chaussures recouvert d'un chapeau chinois. Les 3 boites offrent sur 3 étages 3 salles d'expositions aveugles et au volume basique, le reste est une multitude d'espaces résultant de l'entrecroisement des boites et du chapeau qui sont au choix : inexploité ou inexploitable. C'est le monde à l'envers. Le musée devient œuvre d'art et l'art devient la caution morale de ce bâtiment qui sinon n'aurait jamais vu le jour.
On rentre par une porte à 4 battants qui sert aussi de sortie et pour faciliter la circulation, des feuilles de papier A4 sont collées sur le porte avec au choix le mot "Entrée" avec une jolie typo Times ou un panneau "Sens interdit" pris dans la bibliothèque d'image de power point. Ca commence bien.
Je découvre ensuite une billetterie en carton qui ne parvient pas à faire rentrer les 5 personnes qui sont devant moi en moins de 20 minutes. La conjonction de la restriction de personnel et de son manque de souplesse (quand on accueille on ne peut pas faire de billet et réciproquement), d'un logiciel informatique inadapté qui doit rendre l'âme face à la multitude d'offres, de package et de passes-droits que le musée a du créer à tour de bras pour essayer de sauver les meubles face une audience en dégringolade depuis son ouverture, ont fait le reste.
Votre première impression artistique en passant les portes de ce musée est donc cette femme ultra stressée entourée de classeurs, de formulaires et d'imprimantes, qui essaye de vous faire payer.
Le musée ne propose que des expo temporaires. "Peindre la nuit" sur 2 niveaux, pas mal mais assez convenu, avec des œuvres somme toute assez traditionnelles pour un musée de la stature de Beaubourg. Sans doute un choix pour s'adapter la clientèle des alentours plutôt conservatrice.
La bonne surprise c'est l'exposition du travail de l'artiste Lee Ufan dont le but est de produire des œuvres qui laissent de la place. Ce n'est pas parce que j'ai une grande toile blanche qu'en tant qu'artiste je me dois de la peindre complètement. L'artiste n'est pas une colonisateur, l'art n'est pas une idéologie. Lee Ufan par son travail laisse de place pour les autres. Cela donne des œuvres humbles et séduisantes dans lesquelles on a envie de se glisser.
Un dernier passage par une sculpture monumentale en coton complètement écrasée par l'espace bien trop grand et bien trop bavard imaginé par un architecte qui à force d'en faire trop dévalorise les efforts de l'artiste, au lieu de se concentrer sur les besoins de ses véritables clients, les visiteurs. Les concours d'architecture auraient besoin d'un bon coup de karcher pour penser d'avantage l'espace public en terme de flux et moins en terme de volumes.
L'architecture mérite d'être plus qu'un art plastique.
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