Fleurs articielles

 

Visite du musée Carnavalet et balade dans le Marais le 6 mai. Impossible de ne pas remarquer depuis quelques temps la prolifération à Paris des devantures de magasins et de restaurants couverts de fleurs artificielles. A peine après avoir traversé le boulevard Richard-Lenoir, le jeu était lancé avec Agathe et Blanche pour être les premiers à trouver la prochaine enseigne ayant cédé à la mode du paradigme artificiel. Cette journée anniversaire est aussi une occasion pour moi de me poser des questions sur les bienfaits du vieillissement. 

La fleur artificielle est éternellement fleurie et son attrait et sa beauté sont en tout point similaires à ceux d'une fleur naturelle en pleine maturité. L'apparence est tellement bluffante qu'il a fallu dans le magasin COS de la rue des rosiers toucher chaque feuille des bouquets pour s'assurer qu'il s'agissait pour une fois de vraies fleurs. Alors pourquoi s'attacher comme moi aux vraies fleurs périssables alors que l'éternité est à notre portée.

Cette question me pousse à faire la différence entre grâce et beauté. La beauté a évidement quelque chose d'éternel. Mais il n'en va pas de même pour la grâce qui ne se revèle que dans le mouvement. La grâce est un geste, une trajectoire qui semble inextricablement liée au vivant alors que la beauté transperce notre univers indifférente à nos émois. Figé le beau c'est tuer la grâce, celle de bouger et de changer sans embarras. La grâce c'est l'élégance avec laquelle on bouge. L'élégance étant la logique qui éclairera le chemin incertain de notre existence. Ce que l'artificiel impose le naturel le démontre. Il faut donc bien que fleurs se fanent pour comprendre que la grâce de savoir disparaitre confère à la beauté la seule qualité qui pouvait lui manquer : La fragilité.


A ce titre les pivoines nous offrent le ballet permanent de notre fragilité là où l'arrogance des lys et des roses peine à nous émouvoir, en se fanant trop tard et trop vite. C'est là tout le secret de l'élégance des pivoines cette manière d'être et de disparaitre qui les rendent si belles à mes yeux. Merci Delphine, tu me comprends si bien.


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