Tolède
« Successivement municipe romain, capitale du royaume
wisigoth, place forte de l'émirat de Cordoue, avant-poste des royaumes
chrétiens en lutte contre les Maures, Tolède est la gardienne de plus de deux millénaires d'histoire mêlant
l'existence de trois grandes religions – le judaïsme, le christianisme et
l'islam ». Voilà ce que l’on peut lire dans la plupart des guides touristiques".
La ville de Tolède nous révèle une
réalité bien différente. Bien loin d’un œcuménisme culturel qui semble aujourd'hui
de bon ton et qui ne ressemble en rien à Tolède .
Tolède c’est d’abord une place forte. Un endroit
naturellement si bien protégé par son relief et le fleuve qui l’entoure que ce site
vous donne rapidement un sentiment légitime d’invincibilité qui ne peut conduire
qu’à l’arrogance. Le site naturel de Tolède n’a rien de spirituel (comme peut l'être un lieu comme
le Mont Saint-Michel par exemple). C’est avant tout un
instrument de pouvoir naturellement creusé par la rivière Tage. Située en plein
centre de la péninsule ibérique, Tolède est une place forte pour le plus fort.
Les derniers religieux à avoir exercé leur pouvoir dans la cité sont les
catholiques et cela se voit . Le pseudo œcuménisme de Tolède est écrasé par
une architecture catholique triomphante qui écrase de son mépris toute la
diversité qu'elle pourrait
représenter.
Une visite
comparative de la synagogue et de
la cathédrale, suffit à nous faire comprendre que l’histoire de la religion
et l’histoire de la tolérance n’ont pas grand chose en commun. Si Tolède, inscrite
au Patrimoine mondial de l’humanité (glups) doit représenter quelque chose
aujourd’hui c’est certainement celle de la Reconquista espagnole pendant près de 800 ans. Tolède
témoigne encore de l’obscurantisme médiéval et de la fin du califat de Cordoue. Elle est un magnifique exemple
architectural de repli sur soi. A Tolède on est non seulement au milieu du désert
mais en plus, depuis cette ville, on ne voit rien, pas une esplanade, pas une rue
qui s’ouvre sur l’extérieur. Le meilleur moyen de visiter Tolède semble être d'en faire le tour par
l’extérieur en bus. (reglups). Tolède l’invincible veut être vue mais ne veut
pas voir.
La cathédrale de Tolède est une horreur de plus qui témoigne de l’arrogance meurtrière du catholicisme espagnol. Le bâtiment se veut gothique à la manière de ce qui se faisait déjà en France, en tournant ainsi le dos à une architecture espagnole plus ronde intégrant finalement avec bonheur l’architecture orientale de son voisin musulman.
La cathédrale de Tolède est une horreur de plus qui témoigne de l’arrogance meurtrière du catholicisme espagnol. Le bâtiment se veut gothique à la manière de ce qui se faisait déjà en France, en tournant ainsi le dos à une architecture espagnole plus ronde intégrant finalement avec bonheur l’architecture orientale de son voisin musulman.
Tolède est le témoignage, sans doute à son insu, de cette
intolérance religieuse qui fera encore longtemps honte à l’humanité. L'Espagne est pourtant un terrain
de prédilection où l’islam et le catholicisme peuvent se rencontrer. Il n’en
demeurera rien. Les arcs cassants de cette cathédrale d’un gothique péremptoire sont aussi acérés que les
lames des couteliers qui sont agglutinés autour de ce lieu grandiloquent dont le culte fut bien
trop longtemps celui de la terreur.
Tolède résume à elle seule la peur de s’ouvrir qui conduit à la terreur. Ici on ne vend que des couteaux, des épées et des armures. Comment dans un pays, où comme hier il faisait 40°, peut-on imaginer se défendre contre un envahisseur dans une armure en fer ? Quelles sont ces idées qui méritent que l’on fourbisse tant de glaives et que l’on façonne tant d’armures si ce n’est celle de souffrir et de faire souffrir ? Non Tolède tu n’es pas ce que tu crois être. Les sur-ajoutures de l’intérieur de ta cathédrale ne font qu'une fois de plus que bloquer les perspectives d’un édifice surdimensionné pour le site. Rien ne colle dans cette ville, tout est tordu par des siècles d’arrogance et d’humiliation des autres.
Tolède résume à elle seule la peur de s’ouvrir qui conduit à la terreur. Ici on ne vend que des couteaux, des épées et des armures. Comment dans un pays, où comme hier il faisait 40°, peut-on imaginer se défendre contre un envahisseur dans une armure en fer ? Quelles sont ces idées qui méritent que l’on fourbisse tant de glaives et que l’on façonne tant d’armures si ce n’est celle de souffrir et de faire souffrir ? Non Tolède tu n’es pas ce que tu crois être. Les sur-ajoutures de l’intérieur de ta cathédrale ne font qu'une fois de plus que bloquer les perspectives d’un édifice surdimensionné pour le site. Rien ne colle dans cette ville, tout est tordu par des siècles d’arrogance et d’humiliation des autres.
Le monde a changé Tolède et tu t’évertues toujours à vendre
tes épées. Tu es engoncée dans des rêves parfois chevaleresques souvent grotesques
qui ont fait long feu. Tu n’es que la caricature d’un monde qui ne te ressemble
plus et dont l’intolérance rejaillit aujourd'hui malheureusement sur le monde
musulman avec amertume.
Face à tant d’enferment et de sottise. Que tu nommais
fièrement il y a quelques siècles « reconquista » l’humanité n’avait plus
qu’un seul recours pour vaincre ton illusoire invincibilité. Rire de ta réalité chevaleresque étriquée, en
créant ce personnage qui t’échappe et qui te raille. C’est bien toi, Tolède, avec
tes épées, tes armures et tes phantasmes désuets de chevalerie qui a participé à faire naître en pleine Mancha ce qui est sans doute
le plus beau patrimoine de l’humanité aujourd'hui : Don Quichotte, notre
tout premier personnage de roman
contemporain.
Tolède, tu n’es
plus qu’une coquille vide et sans âme. Cervantes te l'a volée. El Gréco aussi sans
doute pour les mêmes raisons, puisque sa toile de la ville de Tolède a été la
première toile connue et célèbre où un peintre a commencé à considérer un paysage sans personnages comme sujet.
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