Mémorial de l'holocauste


Visite du Mémorial de l'holocauste, monument construit à quelques pas de la porte de Brandebourg.
Le monument prend la place d'un carré formé par les rues qui quadrillent la ville. Chaque pile de béton a la même surface que celle d'un cercueil. La symbolique est forte mais ne suffit pas à traduire l'effet que procure ce monument lorsqu'on le parcourt.
Au delà de son message esthétique, c'est un millier de sarcophages qui remontent à la surface à des hauteurs variables créant un peigne en 3 dimensions, un redoutable tamis qui nous oblige à marcher l'un derrière l'autre pour progresser dans le monument. Ce monument ne se regarde pas il se vit. Il est une sophistication de la machine nazi. Ce monument n'est pas un labyrinthe, il fonctionne comme un tamis, une grille qui vous engloutit. On peut y rentrer de tous les cotés. Le mécanisme de cette grille de béton est une machine à casser le lien. On tient là tout le fonctionnement diabolique de mécanisme d'extermination des juifs. Pas de procès, pas d'exécution. Juste la destruction jusqu'à l'extermination. Le but du mécanisme nazi est d'anéantir l'existence de chaque juif. Une solution : casser tous les liens qui vous unissent aux autres. La déportation est un voyage funeste dans un monde sans lien. On sépare les couples, les femmes de leur enfants pour que leurs vies perdent le fil de l'existence. On entre ensemble dans ce monument, on en sort seul.
Ce bâtiment vous interdit de marcher l'un à coté de l'autre à chaque pas le moindre écart peut vous faire changer de traverse et perdre tout contact avec les personnes avec lesquelles vous étiez rentrés au début de votre visite. Le sol s'enfonce, l'horizon disparait, seul reste le ciel au dessus de votre tête rien ne vous enferme dans ce labyrinthe ci se n'est l'expérience de votre propre solitude qui vous fait voir votre propre mort comme ultime porte de sortie. Tout la mécanique infernale du totalitarisme est mis à jour par la simple déambulation dans ce mémorial. Isoler chaque homme jusqu'à ce qu'il en vienne à souhaiter sa propre mort. Le coupable c'est vous, le bourreau devient votre sauveur. Comme si avec l'holocauste, l'extermination mise en place par l'Allemagne nazi avait enlevé aux juifs le droit de mourir.

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