Aïda à Vienne


Impossible d'aller à Vienne sans passer une soirée à l'opéra. C'est chose faite avec au menu AIDA de Verdi. Du lourd. 3 heures d'opéra en 4 actes . Au delà de la poésie qui émane bien évidement de l'art lyrique, ce qui frappe le plus dans une production comme Aïda, ce sont les moyens mis en œuvre. Aïda est à l'opéra ce que Ben Hur est à Hollywood. Si les peplums sont en filigrane tout à la gloire de l'impérialisme américain. Aida est une oeuvre commandée pour l'inauguration du Canal de Suez et donc à la gloire de l'Egypte ancienne mais aussi en arrière plan de son renouveau.

AIDA est une œuvre sur commande à un moment où Verdi est en pleine gloire. Quand on veut impressionner son monde on "se paye" du Verdi du Gounod ou du Wagner. C'est verdi qui est choisi et bien sûr pour le compositeur italien pas question de mollir face à la concurrence.

AIDA c'est beaucoup de décorum des colonnes des Sphinx des pyramides, une farandole de costumes dorés et des chœurs en veux tu en voilà. Et quand c'est produit avec les moyens importants de l'opéra de Vienne ça envoie du lourd ( du fat dirait mon neveu Hugo). L'adjectif est d'autant plus approprié que nos chanteurs sont bien en chaires. C'est d'ailleurs là où l'opéra trouve un peu ses limites dans le monde du show business qui nous vend normalement autant les corps que les chœurs dans les histoires amour. Pour tout dire on a un peu l'impression lors de la scène finale de voir monsieur et madame Shreck se rouler une pèle dans une grotte plutôt que de voir de jeunes et beaux amants périr ensemble pour sceller leur amour pour l'éternité.

Pour en venir à l'histoire, grosso modo, Un chef des armées d'Egypte va trahir sa patrie par amour pour une esclave éthiopienne.  Eh oui je sais dans l'imaginaire collectif une éthiopienne en plus esclave qui frise le quintal, ça ne le fait pas vraiment. Mais bon ne soyons pas trop durs, l'opéra se modernise, et on arrive maintenant à avoir de belles voix dans des corps plus proches de nos attentes, comme par exemple Juan Diego flores, ( qui d'ailleurs a couché dans notre lit en tant que locataire) ou Nathalie Dessay.
Mais à Vienne on fait dans le classique, ce qui se ressent non seulement dans le casting mais aussi dans la mise en scène très statique et qui n'a équivalent que dans un éclairage sans vie, qui ignore avec superbe les chanteur et leur émotion pour se figer sur des décors en papyrus-mâché.
Mais comme on dit , on ne change pas une équipe qui gagne, et la salle hier soir était archi comble.


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