La La Land
Je pensais avoir déjà écrit sur La La Land dès sa sortie et je viens de réaliser que non. Je compte réparer de ce pas ce manquement pour éviter à ceux qui n'ont pas encore été aspirés pas l'injonction de bon goût orchestré par Hollywood de ne pas gaspiller leur argent .
Le film témoigne d'une Amérique en panne à l'instar de cet embouteillage dans lequel commence le film. Pourtant on ne peut qu'aimer le début du film même si il ne fait que reprendre les vieux codes des comédies musicales. Ca bouge, ça danse, c'est coloré, on s'amuse et puis le film fait pschitt. Plus rien après les 5 premières minutes on ne s'amuse plus et on sombre dans une histoire d'amour impossible sur fond d'amour du jazz.
Ce film me pétrifie dans cette idée sotte que la réalisation de soi-même est finalement incompatible avec une vie de couple. Génial en solitaire ou ringard en couple. Voilà le choix que nous offre La La Land dont le réalisateur à force de se regarder le nombril, fini par oublier que le monde n'est pas fait que de gens qui veulent devenir des artistes célèbres. Pour couronner le tout on nous bourre les oreilles avec des ritournelles jazzy et mélancoliques qui ne cassent pas trois pattes à un canard. Tout cela est niais à souhait. Les deux acteurs chantent peu et dansent encore moins. Pendant ce temps on s'ennuie sur notre fauteuil à écouter les petits problèmes de couple ordinaire.
La La Land nous montre une Amérique sans repères. Une nation engagée à fond sur ses highways qui se trouve en panne d'idée pour son futur. Le film nous le montre à travers ses diverses représentations du bouchon repris plusieurs fois dans le film. Le spectateur se trouve coincé dans cette mélancolie stérile d'une Amérique à la Fred Astaire qui n'existe plus et où des acteurs plein de talent par ailleurs se ridiculisent à essayer de nous faire un numéro de claquette digne d'une animation de maison de retraite. Sans parler de leur baiser ultra cucul dans les étoiles ou cette idée de pièce de théâtre dans une chambre à Paris. Que de poncifs et 14 Oscars à la clé en guise d'auto-proclamation. Hollywood nous avait quand même habitué à un peu mieux.
La seule star du film c'est finalement la voiture, d'un coté un Ryan Gosling qui fait hurler le klaxonne de son cabriolet vintage qui doit produire autant de particules de carbone qu'un feu de forêt et de l'autre Emma Stone qui ne sait plus où elle a garé sa Toyota Prius ultra propre mais ultra moche. L'Amérique n'a toujours pas trouvé ses nouveaux repères dans l'ère de l'après hydrocarbure. La La Land est l'illustration de cette nostalgie qui ne débouche pour l'instant sur rien.
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