Touche pas à mon jackpot !

Voilà un mythe bien ancré dans notre monde hyper matérialiste, où tout se compte, où plus est toujours mieux : LE MILLIONNAIRE. L'avantage pour la zone euro c'est que ce concept déjà bien ancré dans l'imaginaire collectif du petit épargnant s'est vu automatiquement revaloriser. Nous avons donc la chance d'avoir en France depuis l'an 2000 un nouveau million qui vaut 6,55957 anciens millions .
Le loto est une véritable institution dans l’hexagone. Chaque semaine se sont des millions de joueurs qui s’empressent de valider leur ticket pour pouvoir gagner une somme pouvant atteindre plusieurs millions d’euros. Remis dans son contexte on voit bien donc tout l'émoi que peut susciter la super taxation du millionnaire annoncer cette semaine, à la surprise générale, par François Hollande. Que faut-il en penser ? A droite on tire à boulet rouge en nous expliquant que tous les millionnaires vont partir en courant. Mais qui ? Sûrement pas les PDG du CAC, alors qui ben des génies comme Bill Gates, Steve Jobs. Mais ils sont américains. Oui mais si un jour on en avait des comme ça en France il ne resteraient pas chez nous à cause de François Hollande. Mais c'est n'importe quoi, ce n'est pas l'argent qui fait avancer les génies (sauf les génies de la haute finance qui savent particulièrement bien ruiner les états). On peut facilement imaginer que Steve Jobs aurait préférer vivre plus longtemps plutôt que plus riche et que Bill Gates va finir par passer plus temps à redonner son argent qu'à l'avoir gagner.
Toucher au mythe du millionnaire c'est forcément rentrer tête baissée dans la grande question "l'argent fait-il le bonheur ?". Et là toutes les études concordent. Si l'argent fait la différence au début, son effet s'estompe rapidement. Ce qui fait qu'un millionnaire taxé ne sera pas plus heureux qu'un millionnaire défiscalisé quoi qu'on en dise.
Je vois bien aussi les matérailistes de tout poils me dire que l'argent c'est du concret, alors que le bonheur est insaisissable. Ben pas focément. On a même depuis quelques années développer le concept de BNB Bonheur National Brut, qui vient en contrepoint de PNB (Produit National Brut) pour se demander si les nations les plus riches sont les plus heureuses. Cet indice a été préconisé par le roi du Bhoutan. Son but étant de bâtir une économie qui servirait la culture du Bhoutan basée sur des valeurs spirituelles Bouddhistes.
Notre problème c'est qu'en Europe on n'est pas bouddhiste pour un sou et que notre culture judéo-chrétienne nous a conduit à aimer à être "coupablement riche". Et tant qu'à être coupable autant ne pas payer d'impôts. Le grand problème que les socialistes et la sociale démocratie doit arriver à résoudre c'est de réconcilier leur peuple avec les impôts. Contrairement à l'argent qui s’amasse, le bonheur lui se construit. Et au niveau d'une nation il demande une culture et des infrastructures collectives pour atteindre le niveau de bien être et de santé qui contribue indéniablement à notre bonheur. Pas étonnant que l'un des premiers critère de mal être dans tous les pays soit son niveau de corruption puisqu'il mesure directement finalement l’inefficacité de l'impôt. Personne n'a besoin de plus 1 million d'euros pour vivre par an et que l’impôt en France soit quasiment confiscatoire au delà de cette somme est une bonne chose. Alors pourquoi tout ce bruit pour taxer les millionnaires à 75% alors que l'on taxe déjà le simple espoir de millions de français d'en être un à 47% (globalement seuls 53% des gains de la Française des Jeux sont redistribués). Et bien ma brave dame parce que l'espoir fait vivre et que nos sociétés capitalistes n'ont pas grand chose d'autre à nous vendre que l'espoir d'être riche.
Taxer les millionnaires c'est dire que l'argent ne fait pas le bonheur et que l'on préfère en France que les riches payent des impôts plutôt que d’enquiller les galas de charité. Par cette mesure Monsieur Hollande nous dit une fois de plus qu'il préfère les gens à l'argent et ça énerve beaucoup à droite à cours de valeurs et au centre (qui préférait ne rien préférer).