Quand coupera t-on la tête de Louis Vuitton ?

Il n'y a ni calme, ni volupté avec le luxe d'aujourd 'hui. Le luxe de nos magasins c'est d'abord la mode et donc tout l'inverse du calme. Tout change, tout bouge. Rester calme, quand l'art de la mode est de faire bouger les codes, est le meilleur moyen de devenir ringard. Quand à la volupté, ce sentiment si subtile, a été remplacé avantageusement par le désir plus prosaïque d'humilier ses prochains. Si les pauvres ont eu une occasion historique d'humilier les riches dans notre pays avec la Révolution Française, il faut reconnaitre que depuis les riches se sont bien rattrapés.

On le sait depuis qu'ils ont coupé la tête de leurs aristocrates, les bourgeois ne rêvent que d'une chose : d'aristocratie. Et quoi de mieux pour un bourgeois d'accéder par le truchement de l'argent fruit de son travail au bon goût de l'aristocratie. Avec les bourgeois, tout a un prix, y compris le goût. Le luxe moderne est né.
Les aristos se sont servis du luxe pour consolider leur domination élitiste. J'ai envie de dire qu'ils avaient une vision très masculine du luxe, même si les femmes en profitaient largement. En revanche le luxe démocratique de notre époque est un luxe qui veut séduire sans recherche particulière de pouvoir si ce n'est celui d'humilier ceux qui n'ont pas réussi leur embourgeoisement. Notre luxe n'est donc plus un luxe de châteaux, de domaine et de domination, mais un luxe d'apparence. Bref ce sont les hommes qui ont fait Louis XIV et les fastes de Versailles, mais ce sont les femmes qui ont fait Louis Vuitton Premier et ses boutiques rutilantes.

Les envies de luxe d'une femme d'aujourd'hui sont aux antipodes de son noble désir d'être une mère. Le luxe chasse l'enfant et son monde quand les mères deviennent femmes fatales.




Voilà ce que nous disent cruellement les vitrines de Noël des grands magasins à Paris, mais aussi à Londres et New York cette année. C'est clair avec le luxe on ne joue plus. Les jouets des petits disparaissent des vitrines au profit des jouets des grands, c'est à dire les marques et de de leur quincaillerie hors de prix. En voulant être les plus belles, nos mamans nous ont volé les vitrines de Noël de notre enfance. Pourtant dans les yeux de leurs enfants, elles n'ont pas besoin du luxe pour être la plus belle des mamans. Cela manifestement ne leur suffit plus.

Nos illustations de haut en bas :
Trois femmes (anti-mères) Vuitton.
Les illuminations et les vitrines des grands magasins parisiens au service de Dior et de Vuitton.
Mini mise en scène en fashion victime dans un dessin animé (façon Walt Disney) chez Barneys un grand magasin de New York.
Harrods présentant à Londres les princesses de contes de fées habillées par les grands couturiers.

Plus de photos sur l'univers sinistre que nous propose Vuitton pour les fêtes de fin d'année dans les vitrines des Galeries Lafayette.

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