8 petits poèmes
Paisible
Dormir ou mourir
Quelle est la différence ?
Je le regarde, il dort
Son cœur bat
Et me donne cette vaine certitude
Que je peux encore m’inviter dans son monde
Suis-je dans ses rêves
Ma mort comme son sommeil
Me donne cette même angoisse
De ne pas savoir si il m’aime encore
Mon amour pour lui me parait vain
Puisque que rien ne semble plus paisible
Que son sommeil solitaire
A chaque respiration
Mon existence semble exclue de son repos
Pourtant il se pourrait qu’il rêve de moi.
Si tendre
L’amour est tendre
Si tendre que l’on si perd
Si tendre que l’on oublie
Les limites qui nous ont endurcis
Aimer c’est vivre sans raison
La tendresse est un amour libre
Un amour libéré de ses obligations
Bref un amour sans passion
Fou de moi ?
Mon corps est passion
Mon esprit est fusion
Lequel aura raison de moi ?
Suis-je la chair ou le jeu de mon égo ?
Ma sensualité peut-elle exister au delà de sa peau ?
Se contenter de rêver des passions les plus folles
N’est ce pas déjà être raisonnable
L’homme raisonnable
Ne serait-il pas un fou en camisole ?
A bout de souffle
La chasse est ouverte
Elle court
Et je me dresse
Je suis l’animal
Et le chasseur
Je me poursuis sans répit
Et j’aurai raison de moi
A bout de souffle
Je donnerai raison à la mort
Comme la horde de chasseur
Qui ne cherche point à épuiser
La ruse du renard
Mais bien son cœur
Battement
Il y a dans la musique
Un tempo magique
Une conscience du temps
Que l’esprit humain
A du mal à saisir
Même si il y participe
Pourquoi la musique
Nous donne ce tempo
Que le reste du monde semble ignorer
Contrairement à l’histoire
La musique se répète
Avec une complaisance
Qui conduit à l’extase
La musique est un monde fragile
Ou chaque battement de mesure
Se trouve légitimé par le battement de nos cœurs
Il n’y pas de monde plus fragile que la musique
Ce monde nous ressemble à tel point
Que l’on ne se demande plus pourquoi
Pourquoi nos cœurs ont-ils toujours voulu
Secrètement battre la mesure.
XY
Pourquoi le vent nous pousse t-il
Sur des rives si lointaines ?
Alors que notre destin se joue
Dans le creux de nos mains
Pourquoi faire l’inutile lorsque le nécessaire s’impose
Les fers de nos envies
Sont comme une raison d’être
Qui n’ose pas dire son nom
Le besoin d’être assouvi à plus fort que soit
Voilà l’homme que je suis
Pourquoi la rage me gagne t-elle ?
Alors que je suis celle
Qui avec son seul pouvoir
Peut convaincre sans heurt
Et conquérir sans victoire
Pourquoi ne pas perdre la tête haute
Pour donner une chance à l’élégance de gagner
Séduire, c’est admettre que l’on peut être séduit
C’est dévoiler sans honte et sans travers
Que l’on peut être une femme
Les genres se mêlent non pour brouiller les cartes
Mais pour donner à celle du tendre
De nouveaux horizons
Mon sexe ne me ressemble pas
Amen
A chaque départ
A chaque instant
Je sens en moi
Une curieuse envie de céder
Mon esprit n’est pas épris
De ce qui fait la vie
Cette inlassable envie
De gagner la partie
Ainsi la vie fait naître
A son insu des consciences
Qui doivent
chercher leur nature
Au delà du naturel
Admettre que le plaisir de perdre
C’est transcender l’envie de gagner
C’est ainsi que l’esprit réunit
Ce que la nature multiplie
Amen
Chez moi
De ton R tu nous ridiculises
De ton I tu nous idéalises
De ton RE tu nous revitalises
Tu es là derrière moi
Pour me rappeler
Qu’il n’y a rien de plus respectable
Que le ridicule de chacun
Et qu’il n’y a pas de plus grande force
Que celle de rire de soi
Parfois je ferme les yeux
Et j’écoute notre monde
Rire de lui en silence
Pour me sentir chez moi
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