Hulk vert de rage
On peut lire tout et n’importe quoi sur Hulk. En
particulier, qu’il y a du Frankenstein ou du Dr Jekyll en lui. Pour ma part j’ai
déjà eu l’occasion de m'exprimer sur ce que ces personnages évoquent pour
moi dans « The Cindy Horror Picture Show » et je ne pense pas que
ces références soient pertinentes pour expliciter ce que le mythe de Hulk
représente.
Hulk , le mythe de la
colère
Hulk c’est le mythe de la colère. Une colère très
particulière, celle non seulement de l’enfant battu mais en plus de l’enfant
qui assiste à la mort de sa mère battue par son père. Et oui Hulk c’est du
lourd au niveau du vécu. Et la colère de Hulk est à l'échelle de cette injustice.
Si Hulk devient tout vert de rage c’est bien au nom de toutes
ces femmes qui se font battre par leur conjoint. D’ailleurs la force de Hulk est
l’une des plus puissante de tous les superhéros. Et cela n’est que justice face
à cette violence outrancière qui découle de la force qu’exerce la force du
mâle au nom de sa virilité
sur sa femme.
On le sait la plupart des super héros sont orphelins, comme
si les super pouvoirs ne pouvaient être héréditaires. Il faudrait
ainsi être sans parents pour se prévaloir de membre de la famille des supers. Hulk, lui, n’est pas un orphelin, et a une histoire
bien différente de ses prédécesseurs. Il a bien des parents. Et il va devoir
vivre tant bien que mal avec un
père qui a battu sa mère à mort. Et oui, on comprend mieux les accès de colère
incontrôlables de notre géant vert.
Bien sûr dans
ces cas là, pour contenir sa colère,
il ne reste qu’une solution, s’enfuir dans une autre planète et vivre dans un
autre monde. Un monde extra-terrestre dans le cas de l’histoire relatée en
bande-dessinée de Hulk, un monde du déni si l’on transpose cette histoire dans
une perspective psychanalytique.
Hulk et la
psychanalyse
Hulk , c’est l’histoire de l’âge d'or de la psychanalyse. Ce héros avec cette rage qui doit
contrôler au risque de devenir monstrueux incarne magistralement l’enjeu de la
psychanalyse moderne. Cette homme vert qui peut surgir à tout moment, c’est
notre « ça », ce sous-moi qui sommeille en nous et dont les rancœurs
peuvent faire de nous des monstres incontrôlables.
Bien sûr l’histoire de Hulk nous donne une explication
rationnelle de cette transformation à l’aide de la science fiction et de ses rayons gamma qui ont modifié son ADN.
Mais la réalité c’est que ce Hulk qui fut tout gris avant de prendre sa couleur
définitive de monstre vert, après quelques numéros, n’a pas besoin de justification
scientifique pour exister. Il est bel
et bien en chacun de nous comme la rage refoulée des injustices plus ou moins
flagrantes de tout ce que l’on
peut vivre enfant.
Du refoulement à
l’engagement
Hulk c’est nous enfant, avec toute la rage que notre
naïveté juvénile peut susciter. D’ailleurs le personnage a d’abord eu un
comportement enfantin récessif en devenant Hulk, puisque Hulk parlait et se
comportait comme un enfant lorsque qu’il se muait en colosse verdâtre.
Finalement les auteurs ont réconcilié ces deux personnalités, celle de l’enfant et
celle de l’adulte pour faire de Hulk un personnage cette fois-ci adulte mais
avec une apparence qui peut se muer d’un simple humain à celle d’une géant
révolté à la force surhumaine.
La rage de Hulk est donc au fil des épisodes une rage assumée
et consciente qui s’oppose à l’ordre établi, qui voudrait que la femme soit
finalement plus faible que l’homme ce à quoi Hulk s’oppose avec une force
surhumaine pour rétablir une égalité des forces entre les deux sexes.
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