Cuisiner la grenade : déminage
Que faire avec des grenades récoltées du matin ? Peut-on les manger dans un plat salé ? Je bondis sur mon ordi pour questionner la toile et une recette de Marie-Claire me séduit. D'abord parce que c'est une recette du chef Yotam Ottolenghi dont les restaurants sont renommés à Londres pour une cuisine qui fait la part belle à une grande variété de légumes. Ensuite parce que j'ai tous les ingrédients de la recette dans les placards . Et enfin la mention racoleuse "recette facile " finit de me convaincre.
Le riz va être cuit au four à l'étouffé avec des branches de menthe (sacrés anglais). J'allume le four au max 240 comme me le suggère la recette et je me glisse derrière la maison pour couper trois branches de menthe. Je galère ensuite pour que le papier d'aluminium ferme bien hermétiquement le plat. Pas évident surtout avec la chaleur tournante. Je m'y prends à plusieurs fois et je remets une deuxième couche d'alu pour que ça reste bien hermétique. Pendant la cuisson je torréfie les cerneaux de noix à sec sur une poêle comme l'indique la recette. Au bout de 25 minutes le riz n'est toujours pas cuit je le remets encore 5 minutes mais il reste de l'eau au fond, je décide de le finir sans papier d'alu.
Quand je reprends les ingrédient nécessaire pour la recette, je découvre qu'il faut mettre de la mélasse de grenade qui m'avait échappé lors de du choix initial. Je regarde à nouveau sur internet c'est une petite bouteille de sirop de grenade. Je bricole un truc en pressant les grains de grenade en panique en y ajoutant un peu de citron. Une fois le riz cuit il n'a rien d'extraordinaire et malgré les noix, le reste des ingrédients est un peu fade en particulier la feta. Les grains de grenade apportent une note fraiche mais incongrue dans cette recette plutôt décousue. Finalement je réalise que cette recette sensée être facile demande une casserole pour faire fondre du beurre, une poêle pour torréfier les noix, un four qui tourne à fond pendant 40 minutes pour faire cuire 150 gr de riz.
Du riz précuit puis sauté dans la même poêle qui a servi à torréfier les noix aurait donné un bien meilleur résultat et beaucoup moins de complication. Le recours à un four à 240 degrés consomme une énergie de dingue qui n'est pas du tout écologique pour un plat qui veut pourtant en avoir l'allure. J'imagine néanmoins assez bien une certaine clientèle londonienne se pâmer devant ce plat. Mais très honnêtement ce plat est bien loin de satisfaire le niveau gastronomique escompté par la plupart des français. Much ado about nothing.
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