Dangereusement notre

Relier San Franscisco à Los Angeles, comme nous allons le faire cette semaine, revient à relier la Silicon Valley à Hollywood. C'est à dire relier la puissance qu'offre la simulation numérique des microprocesseurs à l'imagination débridée des réalisateurs américains. Ce monde entièrement numérique semble ouvrir une nouvelle utopie pour l'homme. En combinant une image fait de tangible et d'intangible, Hollywood à l'aide de l'industrie electronique nous projète dans un autre monde.

Au nord de SF les vignobles de Sonoma valley et de la Nappa valley se trouve encore dans l'ancien monde, celui du bon vin que l'on déguste depuis des millénaires. Les mêmes plaisirs anciens. A l'est  dans la ferveur des casinos, Las Vegas où l'on célèbre la grande vie, la belle vie illuminée par le courant fort produit par les turbines du barrage hydroélectrique Hoover non loin de là. Mais en enjambant la faille de San Andreas nous traversons bien le rubicon qui séparera l'industrie du tangible  de l'intangible. D'un coté la Californie qui tire sa magie du courant fort, à l'ouest une industrie qui tire sa puissance du courant faible. Ainsi cette faille semble parfaitement bien délimiter la frontière entre une Amérique qui a les pieds sur terre et celle qui a la tête ailleurs. Le rêve américain est donc toujours en marche. Le monde dans lequel les héros américains se meuvent au cinéma sera bientôt le nôtre. Un monde d'illusion hautement configurable ou il nous suffira à nous aussi de pousser sur nos pied pour décoller.
Mais peut on vraiment vivre dans l'illusion? Pourquoi cette angoisse? Avons nous tant besoin que ça de réel pour vivre ?


Nos très lointains ancêtres devaient chasser pour vivre, c'était leur réel.Nous de notre coté nous devons gagner de l'argent pour faire les courses au super marché, c'est notre réel. Si nous l'ignorons les relances de notre banquier nous mourrons de faim. Pourtant ces 2 réalités qui partage la même nécessité n'ont pas grand chose en commun.

Le réel sera toujours du coté de la nécessité, c'est peut-être même la seule définition valable et durable qu'on puisse en faire, mais il se peut bien que demain il ressemble à tout autre chose. Hier on privait les enfants de dessert, aujourd'hui on les prive de WIFI . Les plaisirs que m'offre la vie diminue face au plaisir d'exister. Nous nous voyons de moins en moins comme des estomacs et de plus en plus comme des aventuriers. Voilà la faille qui ne cesse de grandir dans notre êtres faits de chair et d'esprit. Voilà le dilemme que nous renvoie SAF ( San Andreas Fault) en séparant d'un coté les vergers et les vignobles des vallées californiennes et de l'autre la côte sud-ouest qui se lance dans l'aventure numérique du nouvel homme. 48mm par année ce n'est pas grand chose et pourtant à chaque génération à l'instar de la tectonique des plaques notre esprit dérive en s'éloignant de notre corps, la fiction devient réelle en s'imposant comme une nécessité, l'existence prend irrémédiablement un pas de plus sur la vie qui sans elle ne serait que survie.



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