Marchons, marchons


Comme le disait si bien Marianna, notre référent En Marche! du 11ème, si vous venez au meeting de Macron samedi, vous pourrez dire que vous, vous y étiez. Imparable. Nous sommes donc allés écouter Emmanuel à Expo Paris Porte de Versailles samedi dernier lui montrant que nous étions près à bouger jusqu'à l'autre bout de Paris pour lui. Car ce meeting devait être avant tout la preuve que les adhérents d'En Marche! sont plus que des internautes. Mais en plus que d'être une démonstration de force, ce meeting a permis de mieux découvrir les premiers points du programme de En marche! qui se précisera meeting après meeting.

Macron n'aime pas les partis parce qu'il crée une forme de soumission où les moins expérimentés doivent se soumettre aux idées des plus anciens. Le parti finit par pousser chacun à se renier pour sauver la cohérence d'un parti sans cap. On se retrouve vite face à un cas de conscience, renier ses idées ou renier les siens. Emmanuel Macron a choisi de rester fidèle à lui-même. La classe politique y compris les plus modérés comme feu Alain Juppé ne se sont donc pas privés pour le comparer à Brutus.

En plus de trahir les siens, ce qui reste quand même une pratique assez répandue dans le monde politique, même si tout le monde s'offusque régulièrement, Emmanuel transgresse la grande règle n°1 de ce petit monde de politicien qui aime bien tourner en rond. Il veut être élu sans être déjà élu. Et là, trop c'est trop. Si il y a bien une règle que les politiques ont martelé dans le cerveau des français c'est qu'on ne peut pas se présenter aux plus hautes fonctions de l'état sans être avant élu. Et pour les quelques récalcitrants qui ne veulent pas comprendre on agite devant eux la tête coupé de Dominique de Villepin qui à osé enfreindre La Règle.

La petite classe politique française s'arroge donc le droit de concocter des règles tacites qui si elles ont été bel et bien écrites seraient tout bonnement anticonstitutionnelles.

En plus d'être ni de droite ni de gauche, Monsieur Macron veut devenir président sans n'avoir jamais été élu. C'est un peu fort de café comme pourrait nous le dire Valérie Pécresse en tombant de l'armoire. Vu comme un traitre à gauche et comme un empêcheur de tourner en primaire à droite ce Macron dénote dans le PPF ( Paysage Politique Français), il est finalement plus anti-système que Marine Le Pen à ne pas vouloir passer par le vote local avant de vouloir briguer le rôle de président de notre république.

Un mandat d'élu n'a jamais été une preuve de compétence pour diriger la France, en revanche l'expérience de Macron dans les coulisses de l'Elysée, puis aux manettes de Bercy me semble être des points clefs dans son CV de futur président. Je comprends la frustration de Rama Yade qui déclare dans le JDD d'hier qu'elle a 10 ans expérience en politique alors qu'il n'en a que 2. Mais je crois fondamentalement que le pouvoir use et je préfère voter pour Macron qui sera sans doute épuisé après 2 mandats de président plutôt que de faire confiance à ceux qui s'évertuent depuis des dizaines d'années à conquérir ce poste.

Il fallait néanmoins prouver samedi à la classe politique bien pensante que nous sommes sortis de l'époque médiévale et que l'on peut mener aujourd'hui une campagne sans avoir de fief. Avec Emmanuel on passe d'une politique de position à une politique en mouvement.

Alors, face à cette nouvelle donne, des critiques d'un nouveau type fusent. Un candidat "hors sol" un peu comme ces tomates que l'on arrive à faire pousser sans terre, ou un candidat hologramme pour fustiger les milliers d'adhérents d'En Marche! que l'on n'a jamais vu an point que leur candidat ne serait lui aussi qu'un mirage. Et sans la meilleure, le candidat plexiglass critiquant sans doute la transparence d'Emmanuel qui sorti de la bouche de la présidente du parti le plus opaque de France doit sonner sûrement comme un critique.

Il fallait donc samedi avant tout montrer que le parti existe pour de vrai à tous ses détracteurs en se réunissant en masse. Pari tenu. Puisque nous étions 15 000 devant Emmanuel lui-même, prêt comme Patrick à se casser la voix pour son public.

Finalement on a appris quoi en sortant de ce meeting ?  Et bien que EM est anti-eurosceptique, ce qui est plutôt courageux dans ses temps où bourgeonnent les néologismes au suffixe en exit. Nous aimons l'Europe, nous a t-il dit en nous prenant à parti comme on nous prendrait par la main. Une Europe comme un bouclier contre les autres grandes puissances économiques et aussi contre le terrorisme qui ne se gère pas à nos frontières mais à celles de l'Europe des 27,5.

Macron ne hurle pas avec les loups, il n'y a pas de fatalité, le Brexit l'élection de Trump ce n'est pas forcément aussi notre destin. La France peut faire mieux que ça. On est d'accord.

En plus d'aimer l'Europe, EM aime nos fonctionnaires. Notre service publique est une chance, il faut le réformer plus que le démanteler. L'état est un bien commun qu'il ne faut pas brader au plus offrant et arrêter de croire qu'un bon fonctionnaire est un fonctionnaire qui part à la retraite sans être remplacé.
L'ennemi d'En Marche! c'est l'immobilisme qui pousse les uns à tout figer et les autres à tout casser.

Dans la salle, les électeurs se divisaient en 2 grandes catégories, des jeunes qui ont envie de travailler, et puis Bobby et moi avec un peu plus de distance sur le sujet. Pour nous retraités qui vivons de nos rentes nous allons payer un peu plus de CSG (1,7%), pour les autres qui travaillent en revanche la suppression des prélévements chômage et santé payés par l'employé vont être supprimés pour augmenter le salaire net qui se rapprochera ainsi du brut. Cela revient à taxer les revenus du foncier et du capital pour que la solidarité face au chômage ne soit plus portée que par ceux qui travaillent.

Du coté des zones difficiles, comme on dit, on réintroduit la police de proximité et l'on dédouble les classes de CP pour que tous les petits français de la république sachent quand même lire, écrire et compter. On revient aux bases, c'est une bonne chose, mais tout cela ne se fera pas avec moins de fonctionnaires. On réintroduit avec Macron la police de proximité (10 000) supprimée cyniquement par Nicolas Sarkozy pour faire baisser les statistiques de délinquance, puisque cette police avait tendance à recenser un nombre important de délits qui disparaissent sans elle.

Il y a un bel élan et une cohérence dans ce que veut faire En Marche! que l'on ne trouve plus dans les anciens partis. Il faut que notre avenir politique soit maintenant composé de mouvements qui se rassemblent d'autour d'idées et qu'ils ne perdurent pas. Le PS aurait du mourir avec Mitterrand, l'UMP avec la défaite de Sarkozy, le FN avec Le Pen. Il faut que la vie politique soit définie par des mouvements et non plus des partis trop statiques. Il faut qu'ils jaillissent et qu'ils meurent avec les idées d'un homme ou d'une femme et qu'ils se désagrègent une fois le service au pouvoir rendu. Pour cela il faut en finir avec les professionnels de la politique installés dans les partis et les instances nationales des syndicats. Ce sont eux qui sclérosent  la vie politique. Le but du mouvement En Marche! n'est pas de faire de la politique mais d'exercer le pouvoir.



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