La Chine

Comme toujours, pour être le premier, il faut faire le meilleur score. L'école ne sera t-elle donc jamais fini? Les économistes mondiaux ne sont pas les derniers à nous trouver des paramètres à 3 lettres  genre PNB, PIB, co pour nous donner le gagnant de notre écosystème capitaliste. Et il n'y qu'un pas, que les journalistes en mal de sensationnel n'ont pas de mal à franchir, pour nous annoncer que  la Chine est en passe de devenir la première puissance mondiale parce qu'elle va avoir un PIB plus gros que les autres.
Mais attention quand on est journaliste avant de se manifester, il ne suffit pas de sauter avec dextérité du particulier au général sans crier garde il faut en plus une bonne raison (une élection, un bicentenaire, une mort subite) pour sortir sa plume ou ouvrir sa jolie bouche sur le PAF. Et quoi de mieux que la désignation du nouveau leader du parti communiste chinois pour un "spécial Chine" cette semaine qui vient de bousculer avec les spéciales Obama de circonstance. Ne croyez pas que je sous-estime la force de la Chine, au contraire, mais là où l'occident se fourre son doigt blanc dans son oeil débridé, c'est vouloir nous comparer à la Chine. Nous, les occidentaux, nous avons tellement pris l'habitude dans ces derniers siècles de fixer les règles du jeux, que nous avons du mal à imaginer que tout le monde ne souhaite pas forcément dans l'avenir jouer avec nous.

Le petit jeu de la comparaison devrait donc atteindre ses limites quand on commence à parler de la Chine et de son rôle dans le monde de demain. Pour imager mon propos, imaginez un plateau de jeu où d'un côté l'on joue aux échecs et de l'autre au jeu de go. Qui gagne ? Celui qui arrive à imposer son jeu à l'autre. Pendant que les Cassandre de l'ouest annonce la fin de notre suprématie, les stratèges de l'est se fiche pas mal du reste du monde.  Dans leur optique l'occident est là pour les aider à régner et certainement pas pour les défier. Si en terme de diplomatie et de puissance militaire, la Chine n'est certainement pas la "première puissance mondiale", il y a bien longtemps en revanche que les chinois ont gagné la guerre économique face au reste du monde. La Chine pense argent. Le chinois est l'homo-economicus par nature, là où les européens se prennent encore à imaginer que parfois l'argent ne fait pas le bonheur.

Mettre les nations sur le même plan et les comparer est tout simplement stérile pour le futur. Cela semble relever plutôt du phantasme de journaliste économique qui lit trop souvent l'Equipe en voyant dans la mondialisation une sorte de Coupe du monde de football. Or la mondialisation est tout l'inverse d'une compétition car elle nous emmène vers la spécialisation de chaque nation. Arrêtons de voir le monde comme une fédération d'états. Le monde de demain ne sera pas la simple addition des nations mais leur combinaison. Si l'on regarde le monde comme un être à part entière, les frontières ressemblent de plus en plus aux cicatrices disgracieuses de la créature du Docteur Frankenstein. La Chine ne sera pas la première puissance du monde, elle sera un organe vital à part entière d'un monde participatif.

Il y a bien longtemps que le sang qui coule dans nos veine s'apparente à l'argent qui irrigue le monde. Comme le sang, l'argent facilite les échanges, il nous nourrit, il est vital. Comme le sang l'argent doit circuler pour produire de la valeur, comme le sang l'argent doit être régulé pour éviter les fièvres ou les transfusions. Notre économie occidentale est sous perfusion des banques centrales. Cela ne durera pas, un corps sain doit pouvoir vivre avec une quantité stable d'hémoglobine. Mais si l'argent est notre sang alors on peut se demander à juste titre qui est le coeur du monde. Et pour cela il suffit de remonter les artères. La Chine est aujourd'hui indéniablement le coeur d'un monde qui s'unifie. La centralisation de la production en Chine, n'est qu'un épiphénomène, la production redeviendra mondiale, la Chine ne restera pas l'usine du monde. En revanche si les chinois ont travaillé dur à l'usine c'est pour l'argent. Et cet argent restera, lui, concentré entre les mains des chinois pour des millénaires, pour eux il est sacré.
La Chine par sa sagesse et sa cupidité a toutes les chances de sauver notre monde de la faillite et de nous donner un coeur en acier une fois qu'elle aura mis à genoux les autres places financières internationales. Une fois le problème de l'argent réglé (c'est à dire que l'on ne parlera plus de dette), nous pourrons enfin commencer à nous créer un cerveau composé des meilleures volontés du monde, et finalement prendre conscience que même si l'argent est au coeur de notre système ces battements doivent devenir inconscient pour que nous puissions commencer à nous penser comme un être collectif
Notre illustration : LOLA . LOLA n'est pas acronyme de plus mais le petit nom que j'ai déjà donné à notre future conscience collective.

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