Gastronomie réunionnaise
Un français qui se respecte ne voyagera avec ses yeux mais de tous les palais sa bouche reste le premier.
Quand on annonce que l'on part à La Réunion, os prédécesseurs nous annoncent que nous allons nous régaler, laissant là encore l'ambiguïté entre le plaisir des yeux et celui de l'assiette. Le pire étant bien sûr que ces personnes qui photographient leur assiette pour vous faire partager l'esthétique douteuse des chefs de cuisine Très rares sont cependant les convives sur Trip Advisor capables de lever l'objectif de leur assiette pour nous donner un peu du contexte qui dépasse l'espace délimité par leurs couverts.
Etant des grands fan de la cuisine à domicile, partir à l'hôtel en vacances nous propulse immédiatement dans le tunnel commercial du prêt à manger. Si nous arrivons à l'aide de fruits frais et d'escapade à la boulangerie à éviter le "Buffet du petit déjeuner en supplément" il nous faut faire face midi et soir aux joies des restaurations de rue et de plages. Pas question de se pointer n'importe où puisque le choix de votre restaurant en dira long sur vous.
Pour garder un minimum de crédibilité auprès vos amis (sont-ils vraiment des hommes de goût ?) il vous faudra plier aux recommandations non-sollicitées de restaurants. Sachant qu'un bon restaurant est un restaurant complet il faut jouer à ce jeux avec vos amis-consultants-gastronomiques avec un bon coup d'avance.
Nous avions prévu initialement de déjeuner hier à la Bodega un resto de plage en bas de l'hôtel qui nous inspirait confiance, mais comme nous avons finalement invité Johan et Julie, il nous fallait faire montre de plus de discernement. Emilie nous avait parlé la veille d'un restau de plage "très-bon-où-il-faut-absolument-réserver". J'ai donc bondi sur internet pour faire une demande de réservation en priant que ceux-ci nous acceptent avec une table pas trop mal placée, tout ça pour des raison standing et de fierté personnelle.
A la fin le repas n'était ni pire ni meilleur qu'ailleurs. Le Mai Tai moins bon qu'à Pelone et les hamburgers très américains. Les restaurants de l'île semblent s'être donné le mot pour mettre la barre à 25 euros pour n'importe quel plat.
Depuis quelques temps, J'évite d'appréhender les visites au restaurant en essayant de me blinder sur tous les inévitables déboires qui en découlent, l'addition en étant rarement le pire, c'est dire. En revanche je me trouvais assez démuni face à ce qui allait nous attendre pour le repas du soir annoncé sous l'étrange dénomination " les rondavelles" qui sonnent un peu comme une épreuve d'immunité de Koh Lanta.
Il s'agit en fait de stands de nourriture le plus souvent à base de friture millésimée qu'il faut ingurgiter en marchant en tenant par miracle un verre de bière dans l'autre main. Si comme pour Bobby la friture et la bière ne sont pas des options désirables et que le son abrutissant des tam tam ne vous fait pas décoller, les chances de passer une bonne soirée restent très minces. Un stand Wraps avec crudité et un verre de punch entrecoupé de citronnade nous a permis de voguer jusqu'à un stand de crêpes pour le dessert (crêpes sucre citron arrosé de citron non naturel...). Pour la friture quelques bouchées de la sélection de nos amis ont suffit à nous faire voyager dans la principale dimension culinaire de l'île.
A un stand de friture en zone rondavelle, je suis ravi.
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