Le diable s'habille à Praha


En tchèque Prague se dit Praha. Et pour une reine du shopping comme moi. De Praha à Prada il n'y a qu'un pas surtout quand c'est pour acheter des chaussures.
Alors ce matin après un petit arrêt au café Kafka, pour prendre des forces, j'ai décidé de bien démarrer la semaine en m'engouffrant dans la très jolie boutique Prada du centre ville de Prague. 

Les voyages dans l'est ça me donne des envies de chaussures. Enfin quand je pars à l'ouest je reviens aussi avec une douzaine de paires. Mais là ce matin chez Prada j'étais plutôt décidée à faire dans le qualitatif que dans le quantitatif. 

La technique est toujours la même. Faire en sorte que Bobby ait envie de s'acheter une paire pour ensuite pourvoir essayer tout le magasin sans remords. Résultat de notre petite escapade en haute maroquinerie, 2 paires de chaussures Prada (une pour Bobby et une pour moi) qui allait nous coûter plus cher que notre aller-retour à Praha. 

Après cette matinée harassante, il nous fallait vite trouver un petit restaurant pour nous requinquer. Nous découvrons au détour d'une rue sans prétention Field un très joli restaurant qui, en plus d'être bon, a le mérite d'attirer une clientèle de fashion victime comme moi qui arrive chargée de sacs Prada dès le lundi matin. Notre voisine de droite déjeune en tête à tête avec son manteau de fourrure qu'elle a suspendu sur le dossier de la chaise qui lui fait face. Elle a des gants en cuir Dior, un sac Hermès, un portefeuille et des lunettes Louis Vuitton et des bottes en daim de marque indéterminée mais sans doute très chères. 
De l'autre côté une autre cliente qui a décidé de déjeuner pour sa part avec son appareil photo. Tous les plats, les menus, les étiquettes de vin passent sous la lentille avide de son téléobjectif. Photographier ses plats dans un grand restaurant, mais quelle faute de goût. Est ce que j'ai filmé mon plat qui a attiré l'attention de tout le restaurant quand une sauce à base de neige carbonique a envahi toute la table au point de ne plus discerner mon assiette. Non je suis restée, comme on le doit légèrement surprise sans être impressionnée et surtout suffisamment blasée (genre top model) pour ne pas sortir mon téléphone pour un selfie avec mon assiette. J'allais attaquer mon plat principal, "petits cubes de poisson-chat surmontés de coquilles Saint-Jacques, avec beaucoup d'autres ingrédients très tendances", quand je réalise que ma voisine-photographe-faute-de-goût avait commis l'irréparable, l'ultime fashion faux pas. Ses bottines hyper branchées avec une chaine en or qui se glisse sous la semelle dans la cambrure vertigineuse de sa chaussure, laisse apparaître une étiquette de prix non enlevée. 
Entre bonne copine du shopping il fallait que je lui dise. Je me retiens autant que possible en me disant que ce n'est pas mes oignons. Mais en même temps, qu'en j'imaginais les investissements colossaux qu'avait réalisé mon autre voisine pour être au top, il me fallait siffler la faute de goût et faire un exemple. Je prends donc mon courage à deux mains et je m'installe, au moment du café, en face d'elle en la complimentent hypocritement sur ses chaussures, pour finalement l'informer "pour son bien" et pour son avenir de fashion victime qu'il était inadmissible de frimer avec des chaussures aussi voyantes sans en avoir enlever l'étiquette sur la semelle. Voilà c'était dit, elle m'a regardée comme un ovni et je n'avais plus qu'à réclamer mon sac Prada laissé pudiquement au vestiaire et partir la tête haute du restaurant avec le sentiment du devoir accompli.








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