Zootopie 2


Presque 10 ans qu'on attendait une suite. Pourquoi ? Parce que maintenant le cinéma c'est comme ça. Si vous en voulez plus on vous invente une suite. Nous sommes nous mêmes les instigateurs de ce film raté qui transforme l'or de de la créativité du premier volet en plomb de la répétition. 

On peut voir 4 fois Zootopie 1, on en sait quelque chose. Ce ne sera pas le cas pour le 2, car si on ne peut rien reprocher à la forme qui en fait un divertissement comme un autre le manque totalement de fond le rendra indigeste dans la durée.  Disney peine à offrir une narration qui satisfasse à la fois les jeunes et les plus vieux. C'est acquis mais même à hauteur d'enfant ce film reste horriblement brouillon dans son propos. La seule chose qui reste à faire quand on a rien à dire ou presque c'est de faire beaucoup de bruit. On a donc des scènes d'actions très bien réglées qui se succèdent pour nous éviter de réaliser que rien n'est émouvant dans cette histoire. A force d'écran tactile Disney finit par oublier que le but de l'écran et de nous toucher et non l'inverse. Ainsi la scène qui parodie le labyrinthe dans Shining nous montre que les producteurs préfèrent le bulldozer aux circonvolutions tourmentées de nos âmes.

Ce qui me plait dans Zootopie comme dans Avatar ce sont les efforts qui sont consentis pour créer un univers, une réalité alternative à la notre. Walt Disney avait sans doute compris que Disney se devait de fabriquer un Disneyland, une Disneytopie en guise d'utopie. Le premier volet y parvenait admirablement à l'instar de Tous en scène en nous projetant dans une ville drôle, colorée et crédible qui montre aux enfants autre chose que les aventures dystopiques des super héros dans des villes noires à court d'idée. Le manque total de temps morts des personnages dans cette ville dans le numéro 2 réduit la ville à un décor où plus personne n'habite. Souvenez-vous dans le 1 le passage par l'administration qui prend des heures, où les personnages développent des sentiments qui les rendent attachants.

Zootopie 1 nous montrait la diversité par le mélange incongru d'animaux qui participaient tous à la même civilisation comme une évidence. Dans le 2 c'est l'inverse. On nous montre des barrières climatiques que l'on perçoit comme des barrières infranchissables entre les différentes espèces. On pourrait s'attendre à ce que ces barrières explosent comme une apothéose, au lieu de ça on nous assène une obligation de vivre ensemble alors que rien dans la structure de la ville n'est fait pour ça. Disney s'enlise dans une réthorique abstraite et des séances de thérapie stérile à l'opposé de ce qu'il nous montre. L'absurdité de ce film néanmoins divertissant se résume dans cette carotte enregistreuse dont le message du renard est de répéter "je t'aime" au lapin quand bon lui semble. Une horrible idée qui ressemble tant à la perdition de ce Zootopie 2.

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