Humeur : Le droit au cocktail




Une fois de plus la page consacrée au genre (comme construction) dans les manuels scolaires fait à nouveau parler d'elle dans Libération. Ce chapitre nous explique que le genre n'est qu'une pure construction indépendamment de nos organes génitaux. Ainsi, comme je le crois volontiers, nous sommes tous homme et femme. Bien sûr comme d'habitude les gays sont pris à parti en traitant d'homophobes, tous les gens qui n'arrivent pas à se figurer , même pris par la main par Indochine depuis plus de 20 ans "Une fille au masculin, un garçon au féminin". Le problème de la construction du genre c'est qu'il n'est pas binaire et que les homos ne sont pas forcément des garçons manqués et que toutes les lesbiennes ne sont pas toutes des camionneurs. La plus grosse erreur de l'hétérosexualité (comme idéologie) est sans doute de ne pas croire au mélange des genres. Ainsi un homme qui n'aime pas une femme en est une. Pour conserver la séparation des genres qui lui est si chère, l'hétérosexualité a construit "l'inverti" qui n'a pourtant pas plus de légitimité que notre bon vieux mâle viril. Enfin, comme ça on limite la casse psychologique. La construction des genres apparait donc toujours aujourd'hui comme un choix exclusif et non un mélange. A grand renfort de cage aux folles, un homme ou une femme peut être selon son inclinaison un homme ou une femme. Et voila la raison qui met les gay et l'homophobie à tord au centre de la guerre des genres. C'est là où je dis STOP!. A force de crier au loup et de mettre de l'homophobie, chaque fois qu'un mec enfile un collant, on va user tout le monde. Si il est louable que les journalistes de Libé tentent de pousser la droite dans ses retranchements homophobes, il faut néanmoins se demander si ils le font à bon escient sur le terrain sulfureux de la construction des genres. Ce dernier est un sujet beaucoup plus vaste que le simple sujet de homosexualité. Ce serait une erreur que de le restreindre car les hétérosexuels ont autant à nous apporter sur la question que les homos en la matière. Quelqu'un qui refuse le mélange des genres est avant tout quelqu'un qui se trouve face à ses propres contradictions et pas forcément quelqu'un qui veut casser du pédé.

La meilleure illustration de mon propos se trouve sans doute dans le film " Billy Elliot" où le père n'admet pas que son petit garçon puisse préférer la danse à la boxe. On sait que Billy n'est pas homo. Mais pour le père faire de la danse c'est pour les filles et quand les garçons font des trucs de filles et bien ils sont forcément gay. C'est exactement là qu'il ne faudrait pas déraper et c'est malheureusement là que tout le monde se casse la gueule. Tout cela est tellement mal ficellé dans la tête des gens que même les journalistes de Libé finissent par voir de l'homophobie partout. Billy doit construire son genre au delà de tout préjugé et sans pour autant finir au lit avec tous les mecs de la troupe. Selon moi, un danseur étoile sera toujours à la fois un homme dans sa volonté de dominer sa technique et une femme par sa grâce et sa volonté de séduire son public. Sans forcément le savoir, les gays ont donc aujourd'hui une tâche plus vaste que celle que l'on croit, car si leur émancipation sexuelle est plus ou moins acquise dans un certain nombre de pays l'émancipation du genre masculin et féminin ne fait que commencer . Tous les hétérosexuels qui souhaitent ou souhaiteront se sortir un jour de la discrimination latente "truc pour les filles, truc pour les garçons" se tourneront naturellement vers les gays pour les aider et nous les aiderons mais sûrement pas au nom de l'homophobie mais au nom d'un droit qui est cher à Cindy, le droit au cocktail, des genres bien sûr.

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