Les bons contes sont de bons amis

Aussi bien dans les costumes que dans les mises en scène, les contes de l'enfance ne sont jamais loin pour nous inspirer. Chevaliers, princesses, loups et même petits cochons nous évoquent des histoires parfois cruelles toujours universelles. C'est donc avec bonheur que nous avons tourné en costume d'époque Le Petit Chaperon rouge et Les trois petits cochons dimanche avec Louise, Juliette et leurs parents. 

Il est frappant de noter que ces contes s'adressent d'abord aux plus jeunes à savoir, Juliette qui comme on pourra le voir sur les vidéos (quand Bobby aura fini le montage) vit le conte avec beaucoup plus de détachement que Louise son ainée. Il devient même inacceptable pour Juliette de jouer le naïf Petit Chaperon rouge qui ne voit pas la différence entre un loup et une grand mère. Le conte a donc cette force  lors de la petite enfance de nous confronter à l'intolérable : ma grand mère n'est pas un loup et elle ne me mangera pas ou les loups ne sont pas assez malins pour se faire passer pour ma grand mère.

J'ai eu l'occasion dans "contes à rebours" de vous donner mon point de vue sur la possible interprétation de ce conte ou les loups de la finance imposent une retraite par l'argent faisant ainsi porter le prix de leur fin de vie sur l'existence de leurs petits enfants. La dette des grand-parents va t-elle manger nos petits enfants?

Je n'avais pas analyser dans contes à rebours l'histoire des Trois petits cochons rendue populaire par Walt Disney. Pourtant ce conte moderne, même si il a quand même plus d'un siècle, semble bel et bien ancré dans notre imaginaire. L'histoire des Trois petits cochons nous propose de nous confronter au principe de réalité qui doit dans l'enfance progressivement empiéter sur le principe du plaisir immédiat. Les deux premiers petits cochons consacrent le moins de temps possible à la construction de leur maison pour laisser une place prépondérante aux loisirs. La maison en brique du 3ème cochon ( présenté comme le plus malin, puisque que c'est lui qui à l'idée de faire du feu dans la cheminée) construit sa maison (son avenir) sur des bases solides au détriment de plaisirs à court terme. 

Ce conte existe à l'origine dans plusieurs versions avec des oies ou des brebis, c'est la version avec le cochon qui sera reprise et popularisée par le dessin-animé des studios Walt Disney. L'opposition en loup et cochon, symbolise au mieux la condition humaine qui veut s'extraire de la contingence de la sauvagerie, vers l'équité de la vie domestique. L'histoire nous met aussi en scène la solidarité indispensable dans une même fratrie et par extension dans une société plus fraternelle. Le 3ème cochon ne tire aucun bénéfice et ne montre aucune arrogance d'avoir été plus malin et prévoyant que les autres, il en fait juste bénéficier tout le monde, à quoi bon construire une maison assez grande et assez solide pour 3 si c'est pour rester seul. 

Dans notre interprétation du week-end la maison en bois est en Kapla et la maison en brique est en Légo. Car une fois détruite elle se recycle. Aujourd'hui notre planète est une maison (en paille) qui brûle et notre vie est aussi vulnérable que celle de nos cochons (nous avons 98% de gènes en commun). Gageons que si une personne sur trois vote écologie nous survivrons aux dangers que nous occultons par notre plaisir à court terme. On peu noter que le loup dans le conte et davantage redouté pour ses dents et sa ruse que pour son souffle. Il y a à encore une indication sibylline sur les dérèglements climatiques et en particulier la fréquence des ouragans engendrée par une société de consommation non durable.

On remarque aussi que dans l'imaginaire collectif le cochon est forcément rose, on n'a pas fini d'ajouter du nitrite dans le jambon.
























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