Bourse de commerce Pinault collection

Condition idéale il y a deux jours pour découvrir la collection Pinault dans la Bourse de commerce réhabilitée en musée par Tadao Ando. J'avoue ne jamais avoir eu un coup de cœur pour ce bâtiment à l'époque où je trainais à la Chambre de commerce pour financer des missions exports en dernière année d'école de commerce. 

Le bâtiment à part sa fresque est relativement austère, sa coupole est au maximum de ce que l'on savait faire au 18ème siècle, c'est à dire pas très large, d'où la grosse fresque qui aurait surement été un siècle plus tard avantageusement remplacée par une surface vitrée. J'ai aussi un problème avec les bâtiments ronds. On ne s'oriente pas, on tourne autour pour trouver l'entrée puis la sortie. Rien n'est vraiment fait par l'architecte pour orienter radicalement le bâtiment et nous aider à nous repérer. 

Je trouve l'intervention de Tadao Ando contre productive. Non seulement on pourrait imaginer une intervention plus légère que ce mur de béton qui ressemble plus à l'enceinte d'une prison panoptique qu'à une construction à but scénographique. De plus la casquette qui le termine empêche d'avoir une vue plongeante sur l'exposition lorsque que l'on monte dans les étages. A par ce cylindre lourdingue, le reste du bâtiment n'a pas changé dans ses grandes lignes. Je m'attendais à quelque chose du même acabit que le Musée Guggenheim à New York. On aurait pu imaginer deux allées partant en sens opposés qui en tournant en spiral nous permettrait d'atteindre les étages supérieurs. On imagine que cette idée a du traverser la tête de l'architecte mais que sa vanité a du l'empêcher de s'inspirer du musée d'un confrère aussi célèbre Frank Llyod Wright. 

Si la valeur ajoutée de l'architecte sur bâtiment est faible, que dire de la collection Pinault présentée qui, mis à part l'œuvre centrale de Urs Fisher conçue pour le musée (sic) et les adorables chaises de Tatiana Trouvé, ne nous révèle pas grand chose d'orignal. On peut trouver ça et là des accrochages sympathiques comme celui de Richard Prince sur le thème du western ou les portraits géants peints en noir et blanc de Rudolf Stingel. 

Sinon on reste sur notre faim. La collection permanente au dernier étage est soporifique les sujets et les formats sont redondants et l'on se prend à presser le pas pour s'abstraire de l'ennui que dégage cette collection convenue, refourguée sans vergogne par les galeries à notre milliardaire mécène. On ressort de ce musée avec ce sentiment que les artistes doivent leur célébrité au fait que Pinault les a achetés plus que pour leur mérite artistique. Ce musée ressemble étrangement à une galerie. On a l'impression que l'on cherche à nous vendre quelque chose plutôt que de célébrer le génie esthétique des artistes et la beauté en général. Je trouve le lieu figé et peu adapté pour l'art. Pour preuve ces vitrines tout autour de la galerie de rez-de-chaussée qui ressemble à la devanture d'un joailler du 19ème siècle plus qu' à une scénographie d'art contemporain. On a voulu faire du neuf avec du vieux et ça ne marche pas du tout. Si on peut saluer la rénovation de l'ancienne douane à Venise par le même duo Pinault/Ando, ici  on voit mal ce que l'on pourrait changer pour s'en sortir. A moins d'installer une batterie d'escalators au centre du bâtiment et de transformer le tout en un grand magasin pour vendre les marques détenues par le groupe Kering. 

Quand au travail de "curator", c'est le thème de l'ouverture qui a été choisi si on en comprend le pourquoi on n'en comprend pas le comment. Les pigeons empaillés sont une œuvre de Maurizio Catalane, pourquoi pas mais cet œuvre n'a pas la dérision que l'on a l'habitude de trouver chez l'artiste à moins que le visiteur finisse pas se reconnaitre ironiquement dans la taxidermie de ce volatile.




































 

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