DALI DA! (*)

Cette année L'Atelier des Lumières nous propose une immersion dans les mondes de Dali puis Gaudi.
Le son et la lumière de Gaudi n'apportent pas un éclairage nouveau sur l'œuvre de l'architecte espagnol, en revanche les dispositifs utilisés par L'Atelier des Lumières opère de manière presque magique pour nous plonger dans l'univers surréaliste du maître Dali.
On applaudit des deux mains sur le parti pris judicieux de sonoriser toute l'exposition de Dali par la musique des Pink Floyd. Dali qui se veut certainement plus classique qu'il ne l'est se retrouve  au cœur de la pop culture des années 70. Cette lumineuse idée suffit à elle seule à sublimer l'œuvre de Dali.
Au delà de sa propre fantaisie, le surréalisme nous interroge d'abord sur le réel. Si on fait l'effort de s'abstraire de notre culture on découvre que le réel est un désert. Paris sans construction, nos paysages sans agriculture, la vie sans mot pour la dire. Désert désert désert. La réalité est un désert travesti par nos idées, il en va de même pour l'univers surréaliste de Dali. La construction même du son et lumière en décomposant les tableaux de Dali en plantant d'abord le décors puis en faisant apparaitre et se mouvoir les premiers et seconds plans nous éclairent sur la démarche de l'artiste et sur la réalité du monde qui nous entoure. Les tableaux souvent trop petits, trop maniérés, aux constructions complexes, se dénouent grâce à la décomposition et à la recomposition de leur construction. Les constructions instables branlent, les yeux clignent, bref l'instant piégé dans les tableaux du maître s'écoule à nouveau pour nous révéler une nouvelle dimension surréelle : celle du temps; l'amour tacite de Dali pour la video se révèle à nous dans chacune de ses œuvres statiques par le magie des vidéos projetées.
Le principe même de L'Atelier des Lumières fait de lui un lieu surréaliste, il y a donc une forte interconnexion qui s'établit entre Dali et la projection immersive telle que la conçoit Culturespaces.

Le plus amusant avec Dali c'est qu'il ne nous questionne pas que sur les limites voire l'existence du réel, mais aussi sur celle du goût. Aimez Dali c'est aimer l'art en surfant sur le mauvais goût. Y aurait t-il un sur-bon goût aussi absurde et intangible, que le surréalisme. Un critique ne peut pas parler de l'œuvre de Dali sans se salir les mains.

Pour clore un spectacle hors pair : ne pas oublier de passer par le Studio qui nous propose une vision hallucinante de notre réalité au delà des apparences. Un monde de fréquence bien au delà du temps et de la matière un monde en mouvement, qui semble avoir son propre destin auquel nous contribuons. Un monde qui nous offrirait une autre perspective de la vie, un peu comme si nous étions venus écouter Dali et voir les Pink floyd. Notre réel ne serait que fréquence à l'instar de la musique qui nous porte le reste ne serait que lumière dans un monde dont la gravité aurait été tuée par Salvador Dali.

(*) OUI À DALI












 

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