Olivier

 Je ne peux ouvrir les portes du temps

Pour changer le passé 

et t’avoir avec nous maintenant 

Ni ouvrir les fenêtres du présent

Pour changer l’air par ta mort asphyxié


Notre histoire est un rêve

Que nous avons fait à deux 

Soudain échoué sur la grève 

Laissant les tiens hagards

Et moi contemplant  tes photos

Perdu dans ton regard


Dans le Morvan

Nous étions deux enfants 

Portés par le courant

Qui sont devenus grands

Nous embrassions ensemble 

Quelque part près du chalet 

Cet énorme rocher

Taillé comme un galet

Pour insuffler au monde l’évidence 

De notre belle existence


Tu observais mes pas

Pour apprendre la danse 

Nous nous sommes arrimés 

Et nous avons valsé

Nous nous sommes regardés 

Et le monde autour de nous s‘est mis à tourner


Tu as connu plus que moi

Les courants froids de l’Isère 

Avant de retrouver la sérénité 

D’un Gave en été


Je caresse aujourd‘hui

Notre jeunesse avec tendresse

Et ne peux que souhaiter

A tes enfants, à tes neveux

Autant de moments heureux `

Que ceux que nous eûmes tous les deux 



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