Printemps gay au cinéma

Je découvre avec plaisir que le réalisateur du film Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan, à l'écran en ce moment, a fait de Porthos un mousquetaire qui aime les garçons. Cela est purement anecdotique dans le scénario mais fait du bien quand on est soi même gay, d'imaginer des personnages d'une autre époque être gay sans qu'ils soient pour autant aristocratiques ou provocateurs et sans non plus à avoir à remonter jusqu'à l'antiquité. 

Cette bonne surprise dans un film grand public est suivie d'une série d'autres films plus intimistes mais qui ancrent leur récit dans une réalité de l'homosexualité trop souvent niée. Pour exemple Le bleu du caftan qui nous parle d'un homme marié marocain qui a toujours refoulé son homosexualité , Burning Days met en scène un jeune procureur gay qui doit s'installer dans une petite ville turque ou le maire et ses amis chasseurs font la loi. 

La plus belle pour aller danser est une comédie romantique légèrement acide d'une adolescente qui se travestit en homme pour une fête costumée et qui découvre à l'insu du petit ami qu'elle convoitait qu'il est gay. 

Et enfin Paradis qui va sortir prochainement qui nous pose la question au travers de sa bande annonce des relations gay dans un univers de caïds en rétention.

C'est réjouissant de voir débouler tous ces films dans des contextes si différents qui utilisent l'attraction de deux hommes comme une réalité sur laquelle le scénario va s'appuyer pour y trouver des ressorts dramatiques supplémentaires. L'avancée pour une meilleure perception des gays et que le sujet de ces films ne se limite plus à une sensibilisation à notre cause ou à une simple farce utilisant le travestissement comme seul ressort comique, mais que tous ces films semblent nous dire que le monde mais aussi les fictions sont d'autant plus poignantes que les manières de s'aimer sont nombreuses.

Peut-on être procureur et chercher toute sa vie la vérité sans  avouer la sienne? (Burning Days, ci-dessus)

Impossible pour ses jeunes candides de 14 ans d 'ignorer plus longtemps que le grand amour sera toujours tributaire de notre orientations sexuelle. (La plus belle pour aller danser, ci-dessous)

Comment porter le non dit d'une homosexualité refoulée au chevet de sa femme mourante (Le bleu du caftan),  et enfin comment vivre une attirance homo dans l'univers totalement machiste des centres de rétention (Le paradis). 

Sans être une intrigue en soi l'introduction de personnages gay avec toutes les contradictions qu'ils doivent porter et que la société leur renvoie, nous donne des personnages avec plus de profondeur et parfois plus de noirceur. Tout le monde est gagnant à l'arrivée. La mise en images des non-dits de l'homosexualité nous révèle une réalité plus complexe et de ce fait des émotions et des récits plus savoureux.

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