Clic clac merci kokilak




Avec Bobby on se faisait une fête hier d'aller marier la directrice du Ménage de Seven fidèle au poste depuis le tout début c'est à dire il y a 3 ans....
Nous décidons donc de revétir nos plus beaux habits de cérémonies. Kurta haut de gamme pour Bobby achetée lors de notre voyage dans le Golden Chariot et pour moi une elégante tenue aux boutons incrustés de diamants et manche en velours soyeux. Nous sautons dans notre limousine sur le coup de 11h45 pour arriver à la réception en plein centre de Bangalore en empruntant ce qui reste de MG road ( les Champs Elysées de Bangalore) victime du chaos de l'urbanisation Galopante de la ville et de son imprévisible métro aérien. Nous nous engouffrons dans une petite rue perpendiculaire insignifiante pensant prendre un raccourci et nous voila arrivés devant une batiment sans âme et sans âge, dont l'Inde post coloniale a le secret. Je prends mon courage et mon sac à main à 2 mains, en glissant à Bobby avant qu'on nous ouvre la portière, que l'habit ne fait pas le guru et que ce qui compte dans un mariage c'est la chaleur et l'hospitalité de nos hôtes et non le lieu. Nous restons quelques minutes dehors ne savant pas très bien par laquelle des 2 entrées il nous fallait entrer. On nous conduit finalement par la porte de droite ou nous découvrons avec un certain étonnement une sorte de salle d'attente genre "salle pour les travailleurs clandestins avant leur reconduite à la frontière". Une fois ma panique surmontée face au manque total de goût accordé à ce lieu, je me demande " mais qu'attendent-ils". La réponse est simple : on attend pour monter sur l'estrade pour se faire prendre en photo avec les mariés et puis on dégage dans l'arrière salle pour, selon les termes de la mariée, un "eat & go". Et c'est là que je découvre avec stupeur derrière un rideau en plastique le "stand nourriture". Pas question de s'éterniser , puisque nos mariés se sont sentis obligés comme la plupart de leurs concitoyens désargentés d'inviter un minimum de 600 personnes et que la salle à manger (faute de budget) ne compte qu'une cinquantaine de places . Il s'agit donc d'une réception genre tapis roulant ou on rentre par une porte et on sort par l'autre aussi vite que possible pour digérer en 3 ou 4 heures 600 personnes. Bien entendu personne ne parle à personne, je suis donc dans mon manteau étincelant face à une feuille de banane et je vais devoir avaler avec ma main droite la louche de curry veg qui vient de m'être déversée sans précaution sur ma mangeoire. Je regarde à nouveau les manches rafinées en velours ( de mon manteau que j'ai acheté sans négocier le lendemain de la vente de la rue de Turenne), je prends un air décontracté genre " reine d'Angleterre en visite officielle au Gabon" et j'attaque avec un sourire de circonstance en face d'une sinistre indienne entrain de gober du riz en tenant son téléphone portable de l'autre main. Je crois que je touche le fond, moi qui peux passer des heures à préparer un centre de table pour ne célébrer le plus souvent rien de plus que l'art de vivre ensemble. Je me retrouve broyé dans la productivité des traditions indiennes à bout de souffle. Mais comment dire à un pays, dont la principale force est d'être un milliard , que le nombre ne fait pas la qualité. J'aperçois une petite boulette à gauche de ma feuille de banane qui doit être le dessert, allez on enchaine. 10 minutes plus tard on se retrouve dehors par la porte de gauche, il est 13H00, on repart avec une mini noix de coco dans un sac en plastique à 3 balles en guise de dragées, pour bien nous assainer le manque total de sophistication de cette réception. J'ai les mains trempées après un passage indispensable au lavabo ou il n'existe ni savon ni serviette pour dire au revoir au frère de kolila qui est le seul avec le marié à avoir mis une veste et une cravate. Bien entendu pas un seul homme n'avait pour l'occasion revêtu un costume traditionel, nous étions donc une fois de plus les seuls en costume pour une fête qui dans notre esprit était supposée l'être. 13h30 nous prenons un café à la maison, hagards...

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