A Jack notre Ministre de la culture

Cher Jack,

Je ne pouvais pas mieux espérer qu'un Pirate comme Ministre de la culture. En plus de son élégance et de son charme désinvolte, Jack Sparrow est aujourd'hui le meilleur ambassadeur de la piraterie.

Notre trésor d'aujourd'hui et de demain est numérique. Il faut le convoiter et le dérober à ceux qui veulent l'enfermer. Vous l'avez sans doute compris votre Présidente est pour le libre droit des copies dans sa république imaginaire. La propriété intellectuelle c'est du vol nous dirait Proudhon ou encore  « L’anarchie c’est l’ordre sans le pouvoir ». Voilà une belle idée pour notre république imaginaire. Si notre monde bourgeois est bâti sur le principe de la propriété privée, il n'y a aucune raison que notre nouvelle république fasse de même. Arrêtons nous deux minutes sur cette idée.

L'idée même de propriété intellectuelle suppose que nous ayons une idée originale soit, et que nous en tirions profit, c'est là que ça se corse. Or on ne peut pas produire d'idée sans langage et les mots ne nous appartiennent pas. La preuve dès qu'une marque essaye de déposer un nom commun on lui refuse. La seule manière que nous ayons de penser sans léser nos ancêtres est de le faire gratuitement.  Nous ne sommes que des nains qui tentons de nous hisser sur les épaules de notre savoir commun qui lui est gigantesque. Donc un peu d'humilité sur notre apport personnel dans l'industrie audiovisuelle qui en manque souvent, ne ferait pas de mal avant de faire des plans sur la comète redevances. Que l'effort de produire soit récompenser, oui.  Le spectacle vivant est un travail comme un autre et mérite tous les égards. En revanche que des producteurs s'arrogent le droit naturel de nous faire payer des droits pour la reproduction, c'est tout simplement odieux. C'est inacceptable  pour la bonne et simple raison que l'on dépossède finalement la nature d'un droit qui lui est légitime :  celui de se reproduire. Si nous sommes là aujourd'hui c'est bien parce que nous nous sommes reproduits pendant des millénaires et personne ne vous demande de payer la facture à l'arrivée. Pirater le beau c'est travailler pour la nature. Ce qui est beau ne peut être que gratuit quand il se perpétue. En tout cas c'est comme ça à Cindyland. Bon vent à Jack Sparrow et son ministère.

Ile au trésor : est extrait de "La petite mythologie moderne" de Cindy

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