Une affaire de famille


Si vous aimez l'affiche de ce film n'allez pas le voir. Cannes nous a une fois de plus délivré une Palme d'or du snobisme, alors que la vocation du cinéma est de nous divertir. Il n'y a aucune bonne humeur dans ce film. Pourtant le thème d'une famille de voleurs composée au grès des sentiments sans aucun lien de sang aurait pu nous ravir. Il n'en est rien. Quel échec pour un réalisateur de dévoiler sur son affiche tout ce qu'il n'est pas parvenu à faire voir ou entrevoir dans son film. Il n'y a aucune joie dans ce film, alors que la vie de bohème en est pleine. On ne rit pas, on ne pleure pas non plus. Bref on s'ennuie. Ce n'est pas la faute des acteurs, ils sont tous très bons. Ce n'est pas la faute du Japon qui nous offre de multiples occasions de nous subjuguer. C'est bien la faute du réalisateur si ce film de 2 heures n'en finit pas de finir. Alors pourquoi cette Palme d'or ? On se le demande.
Il faudrait d'abord revenir aux bases. On ne fait pas du cinéma comme on débite des tranches de jambon. Ras le bol de ces tranches de vie qu'on nous balance à la figure comme s'il s'agissait d'une histoire. La vie est organique, on mange, on dort, on se douche et on fait les courses. Une histoire, elle, est symbolique en mettant le parcours des âmes au premier plan et celui du corps au second. Le réalisateur passe totalement à coté de tout cela en nous imposant des scènes d'avalage de nouilles à en vomir. Sans parler des vols à la tire sans idée, sans ambition, dont le seul but est pouvoir manger plus de nouilles.
On attend en vain le moment où cette famille va avoir le courage de regarder son public et de rire de ce qui leur arrive comme dans l'affiche racoleuse du film. Cette histoire n'offre ni début ni fin, ni recul, ni émotion . Alors pourquoi cette Palme d'or ? Sans doute à cause des gamins, trop mignons, victimes de leur sort. Cette petite fille frappée par ses parents a dû sans doute émouvoir Cate Blanchett la présidente du jury. Une grosse ration de politiquement correct mêlé d'une bonne dose de snobisme a dû permettre ce hold-up de la bonne conscience sur le bon goût. Pourtant on sait depuis belle lurette que l'on peut faire le pire avec les meilleurs intentions. Ce film n'est qu'un enfer pavé de scènes interminables dorées par le snobisme d'un jury aveugle qui a fini par donner une palme à ce réalisateur qui piétinait depuis des années dans les antichambres du festival. Quand on lit les critiques on reste pantois. Hirokazu est un réalisateur qui refait éternellement les mêmes films comme un jardinier qui laboure son jardin pour nous donner le meilleur. Pourtant ce film est aussi étriqué que la petite maison dans laquelle vit cette famille. Mais soyons clairs, ce n'est pas l'espace qui manque à ce film mais les idées. Cette Palme d'or ressemble à ces mauvais cadeaux de Noël qui sont tellement plus prometteurs dans leurs emballages qu'une fois ouverts. Ne perdez pas 2 heures à voir ce film, mais n'hésitez pas à le conseiller aux snobs de votre entourage. Le pire c'est qu'ils risquent d'aimer puisque que c'est la Palme d'or.

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