100 milliards



Difficile de ne pas voir au travers de cette nouvelle œuvre de Daniel Buren une allégorie du nouveau monde qui s'ouvre devant nous. D'un coté, le 19ème siècle nous lègue le Grand Palais avec son dôme symbole de la bulle médico-technique qui nous protège de la nature et qui finalement immunise de plus en plus l'humanité des aléas de la vie depuis plus d'un siècle. De l'autre les cercles colorés  imaginés par Buren nous renvoient à nos propres cercles ceux de nos amis, ceux de Facebook. La domestication de la lumière et de l'information qui transite à sa vitesse nous permet plus que jamais de devenir un animal social. En se touchant chacun de ces cercles forme un réseau multicolore qui nous figure ainsi le tissu que forme rapidement les amis ne nos propres amis. Ainsi si nous avons tous 100 amis, les amis de mes amis représentent déjà un groupe d'un million de personnes.

Ce nouveau monde fait de cercles sociaux n'est pas plus virtuel que ne l'étaient les constructions d'acier de Charles Girault (architecte du Petit et du Grand Palais) ou d'Eiffel. Certainement moins tangible, mais surement pas moins réel, ce monde construit par Facebook va lever de l'argent dans quelques jours sur les marchés avec une valorisation de plus de 100 Milliards d'euros. Dans un monde où l'industrie nous semble parfois en panne de croissance ne nous y trompons pas, la révolution postindustrielle est en marche.

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