Déconstruction au propre et au figuré

En plus des médailles, les Jeux Olympiques, c'est aussi un projet d'urbanisme et l'occasion de parler architecture, un de mes sujet favoris comme vous le savez.  Certainement l'un des plus beaux projets est celui de Zaha Hadid qui nous livre une jolie vasque de béton en guise de centre aquatique. Les projets olympiques sont souvent pharaoniques et offrent parfois des lendemains qui déchantent lorsqu'il faut ensuite maintenir des installations disproportionnées par rapport au besoin quotidien d'une nation. Le centre aquatique de Londres approche cette contrainte de manière créative puisque les tribunes en forme d'ailes construites de part et d'autre du bassin sont provisoires pour accueillir plus de 17 500 spectateurs dont votre humble serviteuse. A l'issue de la fièvre olympique les 2 ailes (sièges jaunes) seront démontées pour laisser place à 2 baies vitrées et  réduire le nombre de place à 2500 places.

Comble du bonheur si vous allez aux toilettes pendant les jeux, il est fort probable que des stars olympiques aient trempées dans l'eau de votre chasse puisque pour des raisons écologiques l'eau des piscines est recyclée pour servir aux WC de l'édifice. On n'arrête pas le progrès.

Pour le look global de l'édifice il y a du pour ou du contre. Moi j'aime. Zaha Hadid fait parti d'un mouvement que l'on appelle déconstructionnisme. Ni destruction, ni démolition la déconstruction nous suggère de refonder l'architecture sur d'autres principes que ceux de l'époque précédente. La déconstruction est d'abord un principe philosophique proposé par Heidegger. Mais transposé en architecture, il casse les confortables verticales et les horizontales des constructions traditionnelles pour laisser éclater une architecture plus organique qui envisage les volumes non plus au service mais comme partie prenante de la fonction du bâtiment. Sans renier ses impératifs fonctionnels les bâtiments de Zaha Hadid  sont d'abord sensuels. Ses projets semblent se substituer à la nature dans un mimétisme troublant qui ringardise même la notion d'intégration dans le paysage. Ses projets s'imposent d'emblée comme une création surnaturelle qui dépasse de fait le naturel sans l'altérer. Les projets de villa utra-luxueuse sur les hauts de Dubrovnick de cette architecte hors normes sont à ce titre très évocateurs de l'approche rafraichissante de son bureau d'étude. Rien de tel que d'observer comment un architecte appréhende un lieu de vie privé plutôt qu'un énième musée d'art contemporain, pour comprendre l'originalité de la démarche qui anime cette femme Irako-britanique et du jeune mouvement architectural auquel elle participe brillamment.






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