Ironic

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Pour ceux qui ont raté Iron Man 3 au cinéma, il est maintenant disponible en DVD. L’occasion de regarder ça en Corse avec Bobby après une côte de bœuf pour deux.
Bon le scénario ne casse pas trois pattes à un terrosiste et notre héros Robert Downey semble personnellement ne pas trop savoir où il habite. On pourrait presque dire que c'est le thème général du film. On ressort avec ce vague sentiment d’une Amérique qui produit des blockbuster de super héros sans plus trop savoir ce qu’elle est et ce qu’elle revendique.
Tony stark est devenu un enfant gâté du capitalisme. Il ne sait plus ce qu’il veut, il peut tout, mais finalement il se laisse engloutir par l’attrait de gadgets en perdant de vue l’essentiel.

Ce film pourrait nous raconter l’histoire d’un ré-amour , celui de son ex assistante Pepper. Mais non pas du tout. Il y a un coté très régressif dans ce film où l’on voit l’homme capitaliste tenter de se chercher une nouvelle âme d’enfant sans la trouver. Son jouet, son armure fulgurante, ne lui redonne pas la candeur qu’il recherche. Au lieu d’être comblé, il est désabusé. Foncièrement suicidaire il donne son adresse au terroriste pour qu'il démolisse sa maison. Il semble lui même chercher le mal pour faire le bien. Mais en le provoquant c’est finalement bien lui le malfaiteur. Cette ambivalence du super héros oisif qui cherche à tout prix un terroriste pour se valoriser est parfaitement mise en scène par un méchant qui n’est qu’un acteur.
Si on analyse donc Iron Man 3 au second degré, une spécialité bien française, on comprend que la menace terroriste semble finalement être de plus en plus du flan et cela même aujourd'hui dans l’esprit des américains. On est quand même en droit de se demander qui est le cerveau machiavélique prêt à commanditer un acteur pour jouer le rôle de ce mandarin qui devrait tenir lieu d’épouvantail  dans une stratégie du mal plus ambitieuse encore. Et bien le scénario nous dit qu’il s’agit d’un type qui n’a pu travailler avec Tony Stark plus jeune, et qui semble ne pas du tout l’avoir digéré. Bon ça c’est ce que le film nous dit au premier niveau .
En fait  tous ces mutants en flamme et capable de faire fondre l’acier de l’armure de Iron Man sont inconsciemment ni plus ni moins que les revenants du 11 septembre.

On comprend  après coup avec ce film qui n’a ni queue ni tête au premier degré, que l’Amérique n’a toujours pas fait le deuil des victimes du 11 septembre. Elle s’est arque boutée à faire une guerre aux terroristes pour oublier son chagrin plutôt que de pleurer ses morts. Ce que nous dit ce troisième millésime de Iron Man c'est que les morts des twin towers ne sont donc toujours pas morts dans l’esprit des américains. Si l’Amérique semble tolérer aujourd'hui de voir ses soldats se faire massacrer pour des causes géopolitiques qui échappent à la plupart mais que le patriotisme rallie, il n’en n’est pas de même pour ces milliers de victimes civiles qui se rendaient au travail un petit matin ensoleillé de septembre et qui ont littéralement fondues avec l’acier des tours jumelles sous leur yeux. Image insoutenable, à tel point que toutes les séquences de défenestration des victimes ont été systématiquement censurées. Il y a donc là encore un énorme non-dit sur l’enfer subit par ces innocents civils new yorkais et dont la souffrance ne peut pas être comblée par la violence, même quand il s’agit de la première puissance militaire du monde.

Les non-dits sont nos fantômes. Ils nous hantent. Ces créatures en feu qui viennent menacer Iron Man ne sont donc que les fantômes des victimes du 11 septembre. Elles semblent dire tout au long du film à Tony Stark que l’ingéniosité des armes qu'il est capable de produire pour la sauvegarde de son pays n’auront jamais la puissance d’un simple mais difficile pardon. L’Amérique n’a toujours pas su pardonner ce qui est arrivé à New York le 11 septembre 2001. Douze ans plus tard ce sont bel et bien ces victimes étouffées dans l’inconscient collectif américain qui viennent hanter ce récent blockbuster.

La mythologie d’Iron Man n’est pas basée sur les mutations biologiques, cet aspect inquiétant du futur de l’humanité reste l’apanage de la saga spider man qui l’incarne parfaitement. Il fallait donc bien chercher ailleurs et à rembrousse poils du scénario les mutations de ces personnages mi humain, mi lave. Ils ont été forgés par les flammes de l’enfer du 11 septembre et ils ne disparaitront que le jour où l’Amérique pardonnera ce qui lui est arrivée ce jour là.

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