The Breakers



Vit-on pour soi ou pour les autres ? Les extravagantes villas construites à la fin du 19ème siècle nous renvoient de manière spectaculaire cette question. Pourquoi ne pas inventer sa propre vie, pourquoi avoir besoin de prouver aux autres que l'on est meilleur qu'eux ? Toutes ses villas alignées comme des sentinelles le long de l'Atlantique face au vieux continent semblent bouffies d'orgueil et malgré leur luxe et leur démesure ne parviennent pas à nous faire croire que leurs propriétaires ont su trouver un art de vivre supérieur au notre.

Les sites sont fabuleux, les budgets sans limites, les techniques permettent de construire plus vite plus haut et plus sûr qu'à la Renaissance. Pourtant aucune de ces villas ne semble approcher ce qu'elle voudrait pourtant conquérir : une nouvelle forme d'épicurisme. On a bien sûr écrit et ironisé sur l'envie de la grande bourgeoisie américaine de conquérir des titres de noblesse en construisant des palais au raffinement équivalent à ceux qui existaient en Europe, mais ce que cette bourgeoisie n'a pas compris c'est que le noble est avant tout ennobli par son aversion au travail. Son art de vivre n'est qu'une conséquence de sont dilettantisme alors que que nos tycoon américains se sont fait à la force du poignet et que leur château ne sera jamais qu'un lieu de vacances. On est donc surpris par le manque évident de frivolité dans ces lieux qui cherchent avant tout à paraitre plutôt que d'être.
On cherche en vain un lieu pour accoster en yacht, un terrain de tennis,  des labyrinthes ou des passages secrets. Ces maisons en voulant se cantonner à des lieu de réception irréprochable nous dévoilent des  propriétaires affairiste,s qui semblent avoir autre chose à faire que de s'amuser. Bien sûr un hôte se doit de divertir ses invités et les réceptions extravagantes font légions, mais ses usines de la réception et du bon goût de parviennent pas à nous convaincre qu'il fait bon vivre dans leurs murs.
Quand l'atmosphère n'est pas là pour vous mettre à l'aise, reste le confort. Ces villas même si elles prétendent être des palais, proposent déjà l'eau courante, l'électricité, le chauffage,.... ajoutant ainsi le confort moderne à la pompe de ce goût néoRenaissance surchargé que l'on a ensuite appelé le goût Rotschild. Ces villas sont des lieux tellement artificiels qu'elles ne parviennent plus à communiquer avec le site. Elles sont posées là sur ces pelouses comme un cheveu sur une soupe d'épinard et regardent la mer comme on regarderait dans le vague. Les Mansions de Newport sont comme des maisons qui regarderaient en arrière vers le vieux continent et qui réalisent encore hagard que c'est un aller sans retour.
Ils ne savaient pas encore qu'une maison américaine aussi démesurée soit elle, sans piscine et sans clim et sans wifi, vraiment ça le fait pas. Bref tous ces millionnaires auraient bien mieux fait de faire une maison pour eux que pour épater les autres.


Commentaires

NADINE a dit…
la richesse du coeur est beaucoup plus importante que celle du "m'as tu vu"
tout ceux qui vivaient dans ces maisons, très belles d ailleurs,pensaient ils a ceux qui n avait rien ,,,,,????
"orgueil et égoïsme" devaient être leur devise

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