Il Trittico

 

Puccini ça sonne vieux, mais Il Trittico date du début du 20ème. Sa musique me fait souvent penser à des bandes sons de films américains qui utilisent la forme philharmonique à tour de bras. A vrai dire, pour ma part il n'y a pas grand chose à dire sur le compositeur. 
Trittico de Puccini dans la mise en scène de Christof Loy
Ce qui vous touche c'est avant tout l'interprétation et la mise en scène ainsi que l'écriture du librettiste qui nous livre de belles intrigues en un acte dans un cadre changeant et inhabituel. On se régale du premier volet du tryptique dont la mise en scène par l'Opéra de Paris est impeccable.
La légèreté du thème "Des héritiers spoliés qui font des bras et des mains pour rectifier le tir" est aussi universel que cocasse . Il y là un dosage idéal dans la forme, couleur, lumière, chorégraphie, tout contribue dans cette mise en scène à rendre ce moment à la fois classique et joyeux.
Le deuxième pan du tryptique est plus noir et la mise en scène est moins réussie. Le décor cherche une perspective qu'il ne parvient pas à restituer et la péniche se trouve bizarrement accostée à 90° du quai on ne sait trop pourquoi. Ca ne fonctionne pas bien. Les meubles hétéroclites font plus penser à un déstockage Emaus qu'à une mise scène maitrisée. Bien sûr l'enchainement et la cohérence des 3 tableaux oblige certains compromis, mais  c'est clairement le deuxième qui en fait les frais. Cette péniche aux allures de semelle de plomb ne fait qu'alourdir le jeu des acteurs qui semblent subir cet environnement plutôt  que de le sublimer. C'est donc le bon moment pour faire un petit somme pour être en forme pour la 3ème partie.
La coupe de champagne pour le premier entracte n'était peut être finalement pas une si bonne idée, comme l'économie de l'opéra sur la clim non plus. J'opte pour une Vittel bien fraiche pour le 3ème mini opéra. Bobby qui semble avoir partager mon enthousiasme intermittent du 2ème tableau pour un coca.
La construction sans perspective de la troisième partie, renoue avec la grâce de la première. La lumière est belle la construction de la mise en scène à nouveau impeccable. Vient s'ajouter un nombre considérable de chanteurs et de figurants qui donne vie à ce couvent qui tend vers l'oxymore "luxueusement monacal".
La soprano nous livre une prestation à couper le souffle avec des chœurs qui disparaissent derrière les cloisons pour nous faire ensuite profiter d'une distribution plus ascétique tout en conservant le souffle puissant des nomes portant les tremolos de notre cantatrice. 
Comme me le faisait remarquer Jacqueline, difficile de ne pas  avoir une petite larme à l'œil comme Julia Roberts dans Pretty woman découvrant au coté de Richard Gere la sensation d'opéra. Trois heures d'assiduité pour une petite larme au coin de l'œil c'est quand même beaucoup de moyens pour peu de résultat. Dommage que l'auteur n'aille pas plus vite à l'essentiel dans ce trypique poétique où tout le monde excelle mais qui reste un peu boursoufflé.







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