Le cow boy

L'homme et le cheval. Voilà des millénaires que les homo sapiens que nous sommes ont utilisé cet animal d'abord un peu pour se nourrir, mais surtout pour se mouvoir.
Les américains et leur sur-médiatisation hollywodienne en on fait une icône du 20ème siècle. Pendant plus de 5000 ans de la Mongolie à la Californie, l'homme et le cheval ont formé un binôme inséparable et conquérant. Et puis patatra le cheval par la puissance de la vapeur puis de la combustion s'est mué en une unité arbitraire de puissance. Le moteur était né. Et 5000 ans d'histoire n'y ont rien changé. Le cheval allait devenir une bête de loisir, pendant que la conquête du monde continuerait sans lui.
Plusieurs millénaires de bons et loyaux services et voilà que la tôle et les pistons viennent se substituer à la chair et au muscle. Le cowboy n'avait plus qu'à se ranger sur le bord du chemin pour laisser passer le fer qu'allait ouvrir le rail et dans sa foulée le règne de l'automobile.
Plus que tout autre pays au monde, les Etats-Unis ont été le théâtre de cette puissante mutation qui a  mué le cavalier en automobiliste. Peut-on encore parler de modernisation à cette échelle ? Notre société ne se modernise plus ; elle mue. La mécanisation la transforme profondément et transforme notre être. Comment expliquer que la plus cordiale des personnes puisse jurer comme un charretier lorsqu'elle s'introduit dans sa voiture. Il faut bien l'admettre c'est notre char qui prend le dessus sur notre chair.

Regardons un peu plus loin comme notre cow boy au soleil couchant. Imaginons un instant que notre cerveau soit le prochain cheval que nous allons trahir. Imaginons que notre conscience soit un cavalier et que notre matière grise, comme un cheval ne soit que la chair qui lui permette aujourd'hui de se mouvoir.
A l'instar des chinois qui ont inventé la selle et les étriers, nous avons collectivement inventé le langage pour que notre conscience puisse monter en selle sur notre animal de cerveau. On ne pense qu'en se parlant, nous sommes bien deux là haut dans ce crâne pour pouvoir se parler à nous même.
Notre cerveau à l'instar du cheval est d'une puissance phénoménal. Heureusement notre conscience qu'il voit bien plus grande qu'elle n'est, lui fait peur. Nous pouvons ainsi lui commander.
Ainsi l'homme raisonnable tient en selle en maitrisant ses peurs. A cheval sur mon imagination galopante, j'entrevois un être autoconscient (comme nous sommes aujourd'hui automobiliste) qui sera l'homme de demain. A l'idée de quitter notre corps notre conscience encore animale panique, mais notre conscience d'homme s'émerveille de voir que notre imagination peut une fois de plus s'émanciper de notre mère nature pour plaire à l'esprit notre père à tous. Notre cerveau sera un jour aussi rutilant que cette Chevrolet Camaro, nous resterons à cheval mais les principes auront changé.


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