Los Angeles, la cité des anges serait-elle finalement l'anticité. De puis des siècles, les hommes tentent de se rassembler au coeur d'une cité pour échanger créant ainsi une communauté qui dépasse le cadre familial pour faire surgir une vie politique. Rien de tel à Los Angeles où l'urbanisation en tache d'huile de la cité semble défier les modèles d'urbanismes des siècles passés. Multi ethnique dès son origine la ville semble tourner le dos à la centralisation des services publics pour préserver chaque tradition. Ainsi au 20ème siècle Los Angeles devient l'archétype d'une nouvelle urbanisation qui refuse l'habitat collectif au profit de la maison individuelle. En traversant les Etats-Unis les WASP (White Anglo Saxon Protestants) semblent finalement se défaire d'un modèle d'urbanisation qui n'est pas le leur (celui des immeubles en centre ville, souvent appelé modèle de Chicago) pour un développement qu'on peut sans exagération qualifier de Pastoral. New York, Chicago sont des villes modernes qui cachent la réalité qui façonne réellement l'urbanisme et la culture profonde des américains, à savoir un amour de la famille et de la campagne. Avec ses maisons individuelles, laissant une large place à la vie familiale adossée à son indispensable garage dans un petit lopin de terre bien à soi : Los Angeles est l'anti New York. Pendant que Manhattan se dresse de plus en plus haut pour grandir, la cité angevine s'étale à perte de vue passant en un siècle de 100 000 à 18 millions d'habitants sur 71km de long et 43 km de large. Los Angeles fait donc partie d'un nouveau type d'agglomération sans épicentre transformant le concept même de melting pot américain en un patchwork social ou chaque quartier se touche sans vraiment se mélanger.
S'agit-il de notre futur, la cité va t-elle disparaitre pour laisser place dans le monde entier à des agglomérations résidentielles où l'ensemble des services se distribuent au grès de la demande. Doit-on une fois pour toute abandonner toute velléité de bâtir un système de transport public qui s'avère totalement inefficace au sein d'une urbanisation si peu densifiée et sacrifier au culte du "tout automobile". Tels sont les messages que la cité des anges semble porter au reste du monde depuis des décennies. A moins que ...... à moins que Los Angeles préfigure non pas la mort de la cité mais la mort de la Métropolis, car depuis 10 ans de nouveaux projets semblent surgir de terre sur Grande Avenue avec de nouveaux centres culturels (musée, salle de concert, .... ). Ainsi LA serait la première ville à faire l'économie d'un centre administratif et commercial pour créer in fine et ex-nihilo un coeur artistique. Rien n'est encore finalisé mais Grande Avenue pourrait devenir un coeur artistique qui dépasserait les clivages sociaux politiques qui ont façonné cette anti-cité aux contours fuyants. Les anges appartiennent aux 3 religions abrahamiques et portent un message spirituel de réconciliation entre les religions. On ne pouvait rêver plus beau nom pour une cité qui semble vouloir à sa manière retrouver un coeur au delà des différences sociaux culturelles après un siècle de fuite en avant.
Commentaires