TBM








Ce n'est pas le tout de faire livrer du mobilier jusqu'à Viggianello, mais à l'arrivée il faut qu'il soit Très Bien Monté. Pour cela on peut compter sur nous et surtout en garde fou sur une bande de 3 roumains qui nous aident quand  les éléments en kit ne veulent pas rentrer aussi bien que l'on voudrait, comme pour le deuxième pied de la table Kupu qui renâclait sans raison à s'emboiter dans le système.

Finalement c'est en desserrant quelques vis et en donnant quelques coups fermes que nos roumains sont arrivés à un résultat satisfaisant.

En plus du travail herculéen qui consistait à monter la table dont le plateau doit peser un bon 150 kilos (porter mon piano blanc nous a semblé à coté un jeu d'enfant), on a décidé dès le matin de s'attaquer avec Bobby au montage des lits superposés, ultime test pour savoir si notre couple arrivait vraiment à survivre à une séance de montage de meuble niveau "advanced user". Déjà avec le lit à baldaquin on avait l'impression que seul un couple formé de Ganesh (2 bras et une trompe) et de Vishnu (avec un minimum de 8 bras en vitesse de croisière) aurait sans doute galéré pour arriver à emboiter le sommier sans que les barres du baldaquin du haut ne leur tombent sur leur divine tronche. Mais avec les lits à étage on a atteint un autre niveau.
On a attaqué les lits superposés le matin et à ce moment de la journée, la fraicheur de notre énergie, conjuguée avec un minimum de fierté personnelle nous interdisait de recourir à tout type d'aide extérieure. D'autant plus qu'il était mais alors absolument hors de question de demander de l'aide de la part des sardes qui déniaient enfin nous consacrer une matinée de leur temps et que de leur côté les roumains étaient sur le toit entrain de fixer des plaques de plomb sans doute indispensable mais dont j'ignore toujours la vocation. Au moment de la pause café, bien méritée au demeurant, nous réalisons que nous avons fixé un panneau à l'envers et que sur les 12 vis que nous avions péniblement serrées il fallait en retirer 9. Taux d'échec 75%, sans compter les chevilles en bois qu'il allait falloir extraire à la manière d'un arracheur de dents pour remettre tout en place. A un moment comme celui là on peut s'attendre à ce que le couple explose, mais pourtant ça a tenu. Une petite analyse nous permet de comprendre pourquoi ?


D'abord il faut savoir que j'ai plutôt tendance à fixer d'abord les éléments et à lire la notice ensuite en me rendant compte que j'ai vraiment été très conne de ne pas la lire plus tôt. Colas lui a  plutôt tendance à lire la notice d'abord et ensuite se rendre compte qu'il n'y comprend rien (genre aussi conne que moi mais en venant de l'autre côté). Quand on y réfléchit à deux fois on a vraiment une équipe de loosers. Mais bon cette analyse cruelle fait totalement abstraction de notre envie de jouer comme des enfants.
Côté Bobby même si il ne comprend absolument pas comment les trucs empilés dans des cartons dégueulasses vont pouvoir donner un lit à 2 étages, il aime beaucoup ouvrir les sachets avec la fameuse notice et s'amuser à faire des petites familles dans des bols.


De mon côté même si je me rends compte avec surprise que ma représentation dans l'espace du lit à 2 étages ne demandait pas dans mon imagination autant de vis et de chevilles que ce qui était entrain de se trier dans les bols, je me disais que dès que Bobby allait avoir fini de faire ce travail fastidieux de trier des petits trucs, on allait pouvoir attaquer la "Big picture".
Ainsi un échec dans le montage au lieu d'être une très mauvaise nouvelle pour toute l'équipe qui voudrait obtenir le meilleur résultat en un minimum de temps se trouve être l'occasion pour moi de reconsidérer ma conception de l'espace et pour Bobby de recycler des vis et des chevilles d'occasion dans ses petits bols. Comme ni lui, ni moi, ne sommes finalement focalisés sur le résultat à court terme, se tromper c'est finalement faire durer le plaisir.

Bon, tout ça c'est bien beau quand on est toute fraîche du matin et que le monde est à vous.
Mais quand le même genre de souci vous arrive au beau milieu de l'après-midi, à savoir que les pieds de la table ne veulent absolument pas rentrer dans les trous prévus, même si on suit la notice à la lettre A avec B et C avec D, là il n'y a plus de place pour le "trop drôle qu'est ce qu'on s'amuse, il faut relativiser mon chéri". Il s'agit d'avoir du résultat et vite parce que j'ai bien l'intention de boire un cocktail en fin de journée en regardant le coucher de soleil plutôt que de devoir faire des heures sup pour achever une table "rustique ethnique chic" de chez Cocktail scandinave à coups de marteau avec des roumains qui sentent sous les bras.

Heureusement les coups de marteau des roumains ont eu raison de cette table réfractaire à l'idée pourtant simple que tout fini par s'arranger. La preuve, je bois un cocktail en écrivant ce blog.






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